Nicolas Gomart, Directeur général du Groupe Matmut, a participé le samedi 9 juillet à la session 25 des REAix 2022, dont le sujet « Les entreprises, essentielles au bien-être des sociétés » est particulièrement parlant, dans la période actuelle.
À noter que le secteur de l’assurance était bien représenté lors de cette table ronde, puisqu’outre Nicolas Gomart, Stéphane Dedeyan (CNP Assurances) et Olivier Jaillon (Wakam) faisaient partie du panel. Rien d’étonnant, tant l’assurance est « un des rares secteurs d’activité présent dans le quotidien de nos concitoyens, quasiment tout le temps et à tous les âges », comme le rappelait Nicolas Gomart dans une tribune publiée en amont des REAix 2022.
La richesse des REAix est de faire dialoguer des personnalités issues de domaines d’activité et même d’univers très différents. Ainsi, Hong Hoang de l’ONG Change, Bertrand Dumazy (Edenred) et Hervé Montjotin (groupe Socotec) complétaient la table ronde, sous la coordination de Bertrand Jacquillat, membre du Cercle des économistes.
Interrogé par Marie Visot, journaliste au Figaro Economie, Nicolas Gomart a particulièrement insisté sur le fait que « dans la recherche du bien commun, il nous faut sortir du dilemme entre le modèle d’algocratie - système fondé sur des algorithmes dictés par des acteurs privés - et le modèle de surrégulation ».
Il est, selon le Directeur général du Groupe Matmut, particulièrement important « d’essayer de trouver, dans une forme de rénovation du contrat social, un mode de fonctionnement qui laisse la place à la régulation - elle est indispensable - mais en même temps à l’initiative d’acteurs privés, dans une forme de partenariat public-privé. ».
Nicolas Gomart, lorsqu’il a évoqué le sujet de la régulation et de la réglementation, a tenu à prendre un exemple concret, en l’occurrence dans le domaine de la santé, un univers historiquement au cœur des préoccupations du Groupe Matmut. « Si nous voulons véritablement développer une politique de prévention, en France, il faut absolument que les acteurs de la santé, et en particulier les assureurs, puissent avoir accès au Système national des données de santé, un système d’une qualité exceptionnelle. Aujourd’hui, la réglementation nous impose des contraintes telles, qu’il est difficile d’en profiter de manière raisonnable, raisonnée, légitime. Dans le système que j’appelle de mes vœux, il faut absolument arriver à trouver les termes de ce fonctionnement commun pouvoir public – entreprises, pour justement faire progresser le bien commun. »
Interrogé sur le fait de savoir si ce sont les citoyens qui poussent les entreprises à « œuvrer pour le bien commun » ou bien si les entreprises se saisissent directement du sujet, Nicolas Gomart a réaffirmé les vertus du modèle mutualiste, « qui s’est construit sur une logique de disruption du marché de l’assurance, il y a une soixantaine d’années et a trouvé depuis quelques années un écho particulièrement fort auprès de la société, des jeunes générations, par ses caractéristiques, redistributives, s’inscrivant dans le temps long ».
Avant de conclure en rappelant que « du côté des mutualistes, nous avons toujours été dans la démarche spontanée de réfléchir en permanence à ce qui fait corps, à ce qui permet, justement, de mutualiser autour d’un projet commun. Donc, je pense sincèrement que les entreprises ont la capacité à entraîner, en faveur du bien-être des sociétés, et qu’elles ne le font pas uniquement sous une pression quelconque d’une génération ou d’un environnement. »
« Les entreprises, essentielles au bien-être des sociétés »
Nicolas Gomart, Directeur général du Groupe Matmut, aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence 2022