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Environnementaux, sanitaires, économiques, géopolitiques, cyber… La multiplication des risques associés à l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des crises pousse le secteur de l’assurance à évoluer et à repenser son offre. Une transformation qui doit lui permettre de continuer à assumer son rôle indispensable d’acteur social et économique.

Au travers d’un entretien croisé, Claude-Florence Chassain, Associée leader du secteur de l'assurance chez Deloitte en France et Deloitte Central Europe (DCE), et Pierre Picard, économiste et professeur à l’École polytechnique, échangent sur les grands enjeux auxquels le secteur doit désormais répondre et sur les solutions – de l’IA au rôle grandissant de la prévention – qui définissent le visage de l’assurance de demain.

« Il est important de rappeler le rôle des assureurs et de souligner leur capacité à évoluer pour répondre aux mutations du monde qui nous entoure, mais aussi à financer ces transformations, vers une société plus durable et plus responsable. »

Les investisseurs ESG se sont jusqu’à présent montrés frileux sur le front du financement de la défense. Entre la guerre en Ukraine et la fragilisation de l’alliance entre l’Europe et les Etats-Unis, investir dans les entreprises industrielles et technologiques de défense est toutefois devenu une question de souveraineté. Nicolas Gomart, vice-président et directeur général du groupe Matmut, revient sur les freins à l’investissement dans le secteur de la défense et le rôle que les investisseurs institutionnels peuvent jouer en soutenant ce secteur stratégique.

« Dans un monde plus imprévisible, avec la guerre aux portes de l'Europe, nous devons prendre la mesure des transformations géopolitiques. Les pays européens, et la France en particulier, doivent se doter d'une défense solide, reposant sur une industrie dynamique et novatrice, ce qui nécessite un investissement massif. »

Plaidoyer pour une approche pragmatique de l’intégration technologique.

Les analyses et les projections autour de l’impact financier, humain, sociétal et environnemental de l’intelligence artificielle générative (IA Gen) n’en finissent plus. Parmi ce foisonnement de théories et de cas d’usages, Stéphane Muller, Directeur Assurance IARD et Data du Groupe Matmut, revendique un positionnement pragmatique. Un regard assumé qui présente l’avantage de s’éloigner des fantasmes pour se rapprocher du réel. Or le réel, avec ses aspérités et ses aléas, délimite bien le terrain de prédilection de l’assurance.

« La création générale de valeur est un prérequis indispensable. En effet, pour que cela fonctionne, il faut que tout le monde y gagne. L’approche par la sanction démontre rarement sa pertinence. »

« L’IA permet de rendre visibles et factuels des paramètres jusqu'alors invisibles, renforçant la communauté d’intérêt entre assureurs, assurés et pouvoirs publics. »

En novembre 2024, Matmut a été, pour la première fois, évaluée par l’agence de notation Moody’s et s’est vue attribuer une note de solidité financière A2 avec des perspectives stables. Virginie Le Mée, Directrice de la Coordination Stratégique, Finance et Risques de la Matmut, revient sur les raisons qui ont incité la Matmut à entamer une démarche de notation et la met en perspective avec la stratégie globale du groupe : celle d’un renforcement de ses fondamentaux et de sa position sur le marché de l’assurance. Une notation financière qui vient appuyer les ambitions de la Matmut pour les années à venir et confirme la pertinence d’un modèle fondé sur le mutualisme et la responsabilité.

« La notation est un processus qui nous oblige – envers les agences de notation mais aussi le marché en général. Elle nous permet aussi d’affirmer notre positionnement et est clé pour notre stratégie de renforcement de notre activité d’assurance-vie. »