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Les perturbateurs endocriniens

Publié en avril 2022

Des perturbateurs endocriniens, vous en absorbez tous les jours sans vous en douter ! Omniprésents dans les aliments et dans l’environnement, ils agissent à faible dose, mais sur la durée. On a de bonnes raisons de les accuser de dérègler certaines fonctions biologiques, avec des risques pour la santé que l’on cherche à mieux évaluer. Par précaution, la Mutuelle Ociane Matmut vous recommande d’agir pour vous en préserver.

Les perturbateurs endocriniens, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit de substances très variées, mais qui toutes ont le potentiel de perturber vos fonctions vitales. En effet, les perturbateurs endocriniens sont capables de bloquer l’action de certaines hormones ou, au contraire, de l’amplifier. Dans les deux cas, leur action perturbe le fonctionnement ou le développement de l’organisme. Une autre caractéristique notable des perturbateurs endocriniens est qu’ils agissent à des doses très faibles, mais auxquelles vous êtes exposés de façon prolongée.

Des substances artificielles perturbatrices

Si certains perturbateurs endocriniens ont une origine naturelle, la plupart sont des molécules de synthèse. C’est le cas par exemple des parabènes et du bisphénol-A. Ces perturbateurs endocriniens ne sont pas eux-mêmes des hormones, à quelques exceptions près, comme les hormones de synthèse qui sont présentes dans les pilules contraceptives et que l’on retrouve dans l’environnement. Or, il s’avère difficile d’étudier l’action précise sur le système hormonal de substances qui ne sont pas des hormones, comme le souligne l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) dans une communication sur le sujet.

Aussi, la plupart de celles qu’on qualifie de perturbateurs endocriniens n’ont pas une action clairement établie par les scientifiques. Elles sont tout de même fortement suspectées de perturber le système hormonal. Quoi qu’il en soit, il conviendrait d’appliquer pour elles le principe de précaution, c’est-à-dire de les éviter autant que possible.

Quelques exemples de perturbateurs endocriniens

  • les bisphénols sont des perturbateurs endocriniens que l’on trouve dans les emballages alimentaires en plastique. Le bisphénol A aurait le potentiel d’augmenter les risques de maladies métaboliques, comme le diabète, de cancers, et de provoquer une baisse de la fertilité. Il est interdit dans les biberons depuis 2010 et dans les contenants alimentaires depuis 2015. Le bisphénol A est souvent remplacé par le bisphénol B ou le bisphénol S, eux-mêmes problématiques car considérés comme perturbateurs des hormones sexuelles féminines ;
  • les phtalates, qui sont des adjuvants de matières plastique en PVC (polychlorure de vinyle), semblent provoquer l’augmentation de certains risques de malformations congénitales ;
  • les perchlorates, très utilisés dans l’industrie et en agriculture, perturbent l’action des hormones de la thyroïde ;
  • le mercure, qui se concentre dans la chair des poissons, et d’autres métaux comme le plomb, sont des perturbateurs de la fertilité masculine ;
  • les parabènes ou « parabens », des conservateurs à action antimicrobienne, se trouvent dans des cosmétiques, des aliments, des médicaments, des produits ménagers. On les soupçonne de perturber l’action des hormones œstrogènes, avec de conséquences sur la fertilité et la santé (risque accru de cancer du sein).

Définition d’un perturbateur endocrinien

Dans l’expression « perturbateur endocrinien », endocrinien signifie hormonal : les cibles des perturbateurs sont donc les hormones. Or, une hormone est un messager biologique, émis par une glande et circulant dans le sang pour entrainer une réaction précise.
Par exemple, l’insuline est une hormone du pancréas qui provoque une diminution du taux de sucre dans le sang (la glycémie). D’autres hormones régulent notre physiologie et notre comportement.

Le système endocrinien est absolument nécessaire au maintien et à la régulation de nos fonctions vitales. Toute perturbation de ce système nuit à notre santé. Le trait commun des perturbateurs endocriniens est donc leur capacité, avérée ou soupçonnée, de perturber le système hormonal. Ils forment un ensemble hétérogène de composés, provenant de sources très variées, ce qui rend complexe leur étude systématique.

Comment agit un perturbateur endocrinien ?

Diversifiés dans leurs compositions chimiques et dans leurs origines (on en recense près d’un millier), les perturbateurs endocriniens le sont aussi dans leurs modes d’action. L’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments) distingue 4 principaux effets :

  • le mimétisme (ou effet agoniste) : un perturbateur endocrinien ayant une structure semblable à une hormone se lie spécifiquement au récepteur présent sur la cible de celle-ci et déclenche une réponse. Ayant le même effet qu’une hormone, il provoque des désordres car sa prévence entraine des effets non programmés ;
  • l’antagonisme (ou effet de blocage) : le perturbateur endocrinien empêche l’hormone de se fixer à son récepteur pour entrainer une réponse. Il bloque donc l’action de l’hormone ;
  • la perturbation du métabolisme d’une hormone, c’est-à-dire de son élaboration et de sa destruction après usage : le perturbateur endocrinien affecte donc la synthèse ou la dégradation de l’hormone, ou celles de son récepteur spécifique. Suite à l’action du perturbateur, soit l’hormone est absente ou déficiente car elle a une structure incomplète pour jouer son rôle, soit elle reste opérante au-delà de ce rôle physiologique ;
  • la perturbation du transport, c’est-à-dire de la circulation d’une hormone dans le système sanguin après sa sécrétion. Ainsi, l’hormone ne peut pas atteindre sa cible. Par exemple, la thyroxine, hormone de la thyroïde, doit être liée à une protéine de transport pour voyager dans le sang. Certains perturbateurs endocriniens saturent les sites de liaison de la thyroxine sur sa protéine de transport, l’empêchant de se fixer.

Où se trouvent les perturbateurs endocriniens ?

L’alimentation reste pour nous la principale source d’absorption de perturbateurs endocriniens, mais ceux-ci sont présents également dans toute une variété de produits courants. En outre, il y en a sans le sol, dans l’air et dans l’eau.
Voici une liste non exhaustive de sources de perturbateurs endocriniens :

  • aliments : méfiez-vous notamment des aliments ultra transformés (présence d’additifs, de nanoparticules, de BHA ou E320…), des fruits et légumes non bio (pesticides), des céréales complètes non bio, limitez votre consommation de soja (isoflavones, qui sont des perturbateurs, à haute dose, des hormones sexuelles) ;
  • objets en plastique : notamment les contenants pour la nourriture et la boisson (barquettes de plats cuisinés, bouteilles), les revêtements antiadhésifs des poêles et casseroles, et les films alimentaires ;
  • appareils électroniques ;
  • produits cosmétiques : présence possible de parabens, phtalates, huiles minérales, dioxyde de titane… ;
  • médicaments (antalgiques comme le paracétamol et l'aspirine, anti-inflammatoire comme l'indométacine…) et produits d'hygiène ;
  • détergents et produits ménagers ;
  • produits phytosanitaires (pesticides, herbicides, fongicides), que l’on retrouve dans les aliments, l’eau potable, dans les sols et dans l’air et qui peuvent rester persister longtemps après leur interdiction d’usage.

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Les effets des perturbateurs endocriniens

On suspecte grandement les perturbateurs endocriniens d’augmenter les risques de survenue de nombreux problèmes de santé, tels que l’obésité, la baisse de fertilité, des allergies, des cancers (de la thyroïde, du sein, de la prostate…) et des troubles du comportement, comme l’hyperactivité et les déficits d’attention chez l'enfant.

Les effets des perturbateurs endocriniens s’observent notamment sur :

  • e métabolisme, c’est-à-dire des fonctions biologiques (digestion, respiration, synthèse de protéines et d’autres substances…) ;
  • les paramètres vitaux (rythme cardiaque, tension artérielle, glycémie, température…) ;
  • l’humeur, les émotions ressenties ;
  • la fécondité féminine et masculine ;
  • le développement embryonnaire, la croissance du fœtus ;
  • le cycle de veille-sommeil et le cycle menstruel.

Des mesures d’interdiction sont prises au cas par cas, dans l’attente d’une réglementation européenne commune. L’objectif à terme est de limiter l’usage industriel et agricole des perturbateurs endocriniens répertoriés, ainsi que l’exposition de certaines personnes, notamment les femmes enceintes et les jeunes enfants. Des campagnes d’information des consommateurs sont également entreprises.

Bon à savoir :
Perturbateurs endocriniens et « effet cocktail ». Les risques que représentent les perturbateurs endocriniens tiennent non seulement à l’action de chacun, mais aussi à leurs effets cumulés. On parle d’effet cocktail lorsque l’on soupçonne l’action simultanée de plusieurs substances différentes. Le problème, c’est que cet effet cocktail rend toxiques des substances qui, individuellement, sont peu nocives.

Les conseils de la Mutuelle Ociane Matmut

Comment mieux se protéger contre les perturbateurs endocriniens ?

Tout en mangeant varié et équilibré, choisissez autant que possible des aliments naturels, non transformés. Achetez des détergents non chimiques (savon noir, bicarbonate, vinaigre blanc…). Idem pour les produits cosmétiques.

Pour vous aider à réduire votre exposition quotidienne et celle de votre famille aux perturbateurs endocriniens, la Matmut vous recommande de :

  • stopper toute utilisation de matières plastiques dans votre cuisine, pour les ustensiles venant au contact de votre peau ou à celui des aliments que vous achetez ;
  • augmenter la proportion d’aliments issus de l’agriculture biologique dans votre régime quotidien ;
  • éviter les plats cuisinés, les biscuits industriels et tous les produits ultratransformés ;
  • filtrer l’eau du robinet ;
  • utiliser des cosmétiques à base d’ingrédients naturels ou ayant dans leur composition une proportion importante de tels ingrédients.

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