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Qu’est-ce que le vitiligo ?

Publié en mars 2023 - Mis à jour en janvier 2024

Le vitiligo est une affection cutanée caractérisée par une perte totale de couleur, ou dépigmentation, de zones plus ou moins étendues de la peau. Non douloureux et sans conséquence grave sur la santé physique, il peut néanmoins avoir de sévères répercussions psychologiques.

Les symptômes du vitiligo

Le vitiligo se manifeste par une dépigmentation chronique : des plaques blanches plus ou moins étendues apparaissent sur la peau. N'importe quelle partie du corps peut être touchée. Cette dépigmentation concerne non seulement la peau (leucodermie), mais potentiellement aussi les poils et les cheveux (leucotrichie), voire les yeux et les muqueuses, comme celle de l’intérieur de la bouche.

Dans la grande majorité des cas, le vitiligo touche de manière à peu près symétrique l’ensemble du corps, principalement le visage et le cou, les mains et les pieds, les coudes et les genoux, ainsi que les organes génitaux. Dans environ un cas sur dix, il n’atteint qu’une seule région du corps, et de manière partielle.

Le vitiligo est-il douloureux ?

Non, le vitiligo est une affection indolore. Il ne provoque pas de démangeaisons, contrairement à d’autres affections cutanées chroniques.

Le vitiligo est-il contagieux ?

Là encore, la réponse est non. Le vitiligo n’est pas contagieux. Il est important de souligner cela, car la crainte de la contagiosité par l’entourage d’une personne atteinte de vitiligo fait partie des répercussions psychologiques négatives que cette dernière peut subir.

Le vitiligo : un avantage contre le cancer de la peau

Du point de vue de la santé physique, le vitiligo n’est pas une maladie grave. Il offre même un avantage car il met en jeu des gènes qui protègent contre les cancers cutanés. Les personnes atteintes de vitiligo ont ainsi trois fois moins de risques de développer un mélanome que celles de la population générale.

Le vitiligo : des effets psychologiques néfastes

L’impact du vitiligo sur la santé mentale ne doit pas être négligé car cette affection peut augmenter le risque d’anxiété voire celui de dépression. Cela dépend notamment de la localisation et de l’étendue des plaques de peau dépigmentées, mais aussi de la personnalité de celle ou celui qui est affecté(e) et des réactions de son entourage (proches et personnes qu’elle est amenée à côtoyer en dehors de son cercle intime). Une consultation chez un psy peut être recommandée.

Les causes du vitiligo

La dépigmentation de la peau observée dans le vitiligo est la conséquence de la fragilisation ou de la destruction des cellules qui fabriquent la mélanine, le pigment cutané brunissant. Ces cellules sont les mélanocytes. La plupart des chercheurs s’accordent pour dire que le vitiligo est une maladie auto-immune : le système immunitaire qui se retourne contre les mélanocytes, comme s’il s’agissait de cellules étrangères.

Le plus souvent, on constate un terrain génétique. Mais le risque d’être atteint de vitiligo quand ses deux parents en sont atteints n’est toutefois que de 10 %. Il existe aussi des facteurs aggravants : en particulier le stress ou l’anxiété, ou bien le fait d’avoir eu une infection, mais aussi des frictions répétées sur une même partie du corps ou bien encore le contact avec certains produits chimiques.

Vitiligo : fréquence et évolution

Le vitiligo touche environ 1 % de la population générale, quel que soit leur phototype (couleur de peau et sensibilité de cette dernière au soleil). Il concerne autant les hommes que les femmes. Dans 70 % des cas, il commence avant l’âge de 30 ans.

Le vitiligo évolue généralement par poussées. Celles-ci peuvent être déclenchées par des modifications hormonales (par exemple, chez les femmes, au moment de la puberté, de la grossesse ou de la ménopause) ou bien par d’autres facteurs. Par exemple, si la personne a subi récemment une infection, une intervention chirurgicale, ou bien, et c’est souvent le cas, un stress intense.

Il existe des formes stables de vitiligo, et d’autres, plus sévères et ne cessant de s’étendre. Dans le cas d’une poussée extensive (apparition de petites marques blanches, bords des lésions floutés…), il faut consulter rapidement.

Qui consulter en cas de vitiligo ?

Prenez d’abord rendez-vous auprès de votre médecin généraliste. Ce dernier vous orientera alors si nécessaire chez un dermatologue. Attention, si vous prenez directement rendez-vous auprès d’un dermatologue, vous ne serez pas aussi bien remboursé(e) car vous agirez hors du parcours de soins coordonnés.

Vitiligo : les soins et les traitements ?

Pour uniformiser la couleur de la peau, il existe des solutions cosmétiques, qui visent à camoufler les lésions, mais aussi des options thérapeutiques. Ces dernières consistent essentiellement en deux approches : freiner le processus auto-immune ou bien stimuler la multiplication des mélanocytes pour favoriser la repigmentation.

Le vitiligo a longtemps été considéré comme incurable, mais les progrès médicaux permettent aujourd’hui de changer la donne, en particulier pour le visage, le tronc et les membres. Par exemple, dans 6 à 8 cas sur 10, on parvient à une repigmentation totale ou presque totale du visage, et ce en suivant un traitement d’une durée de 6 à 24 mois. La repigmentation des pieds et des mains s’avère en revanche plus difficile.

Un nouveau traitement pour repigmenter la peau

Un traitement prometteur a récemment fait son entrée sur le marché pour le vitiligo touchant le visage des adultes et des adolescents de plus de 12 ans. Il s'agit de la crème OPZELURA 15 mg/g, contenant du ruxolitinib.

Selon les évaluations de l’HAS, le traitement a démontré une repigmentation du visage de plus de 75 %, avec des critères secondaires incluant une repigmentation quasi-complète de plus de 90 % du visage et une repigmentation sur le reste du corps. Ces résultats suggèrent une avancée prometteuse dans le traitement du vitiligo.

Bon à savoir :
Plus un vitiligo est traité tôt, plus les chances de repigmentation sont élevées. Ne tardez donc pas à consulter si vous constatez l’apparition de plaques de dépigmentation sur votre corps ou sur celui de vos proches.

Les cosmétiques pour cacher le vitiligo

Le secteur des cosmétiques offre un large panel de crèmes recouvrantes pour les différentes parties du corps. Cette technique de camouflage est souvent adoptée pour les vitiligos provoquant des taches de dépigmentation peu étendues.

Lorsque le vitiligo est stable, c’est-à-dire que l’étendue des lésions n’évolue plus, il est également possible d’avoir recours au maquillage permanent, c’est-à-dire au tatouage médical ou dermopigmentation : des pigments de la couleur originale de la peau sont injectés pour couvrir les taches de dépigmentation. Attention toutefois à la qualité des pigments utilisés pour le tatouage, car certains risquent de disparaître avec le temps.

Médicaments contre le vitiligo

Les médicaments prescrits actuellement contre le vitiligo se présentent sous forme de crèmes à appliquer sur les parties dépigmentées. Il y a d’abord les corticoïdes, administrés en première intention et qui ont des propriétés anti-inflammatoires et immunosuppressives. En cas d’échec, on prescrit des immunosuppresseurs spécifiques (tacrolimus, pimercrolimus).

L’espoir réside désormais dans des médicaments anti-inflammatoires dits « inhibiteurs des Janus kinases ». Le ruxolitinib, par exemple, déjà utilisé aux États-Unis avec des résultats prometteurs, attend son autorisation de mise sur le marché en Europe.

Photothérapie contre le vitiligo

Prendre le soleil quand on est atteint de vitiligo, ce n’est pas dangereux, bien au contraire ! Il faut en effet lutter contre cette idée reçue fort répandue selon laquelle les personnes atteintes de vitiligo ne devraient pas s’exposer en raison de leur peau très claire par endroits.

 Le soleil sans excès, et de manière plus générale les rayons ultraviolets (UV), sont bénéfiques. Non seulement cela aide à repigmenter les lésions, mais en outre, on l’a déjà dit plus haut, il s’avère que les personnes atteintes de vitiligo présentent moins de risques que les autres de développer un cancer de la peau en raison des caractéristiques génétiques de leur maladie.

L’exposition naturelle au soleil ou la photothérapie sont donc préconisées en complément des traitements médicamenteux. La photothérapie se pratique en cabine ou bien chez soi à l’aide d’une lampe à UV adaptée. Il faut cependant tenir compte du fait qu’une exposition importante au rayonnement solaire accélère le vieillissement de la peau.

Traitements chirurgicaux contre le vitiligo

Dans certains cas, des traitements chirurgicaux tels que des autogreffes de peau ou des greffes de mélanocytes peuvent être envisagés pour soigner un vitiligo. Mais ce sont des techniques lourdes, coûteuses et, hélas, pas toujours suffisamment efficaces.

La dépigmentation totale : une alternative à la repigmentation

Si les zones de peau dépigmentée recouvrent plus de 50 % de la surface du corps, on peut aussi se tourner vers une solution inverse, qui consiste à dépigmenter ce qui reste de peau pigmentée. Pour cela c’est une crème à monobenzone qui est utilisée, mais l’inconvénient est que la peau dépigmentée ainsi devient très sensible aux UV. C’est la solution qui semble avoir été choisie par l’artiste Mickael Jackson (1958-2009), qui était atteint de vitiligo depuis les années 1980.

Vitiligo : le risque de récidive après traitement 

Avant toute chose, il est important de suivre jusqu’au bout le traitement qui a été prescrit. Ce dernier prend plusieurs mois, généralement de 6 à 24.

Et il faut savoir qu’en cas d’arrêt du traitement, on constate dans 50 % des cas une récidive dans l’année qui suit, au(x) même(s) endroit(s) du corps. C’est pourquoi il est important de suivre sa prescription jusqu’au bout, y compris la phase qualifiée de « traitement d’entretien ».

Prise en charge psychologique du vitiligo

Le vitiligo est une maladie qui concerne l’esthétique de la peau. Elle peut, comme nous l’avons dit ci-dessus, avoir un impact sur la qualité de vie, en fonction du ressenti de la personne atteinte et des réactions autour d’elle.

Il est donc essentiel de se tourner rapidement vers son médecin et/ou dermatologue pour élaborer une stratégie thérapeutique. Mais aussi, si nécessaire, d’envisager un suivi psychologique pour surmonter l’anxiété, voire pour soigner la dépression que pourrait entraîner cette affection.

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