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Tout savoir sur la contraception masculine

Publié en octobre 2023

Jusqu’à récemment, excepté le préservatif masculin, les méthodes contraceptives n’ont été développées que pour un usage féminin. Toutefois, les choses évoluent : les méthodes de contraception masculine se diversifient, et certaines sont remboursées par l’Assurance Maladie. La Mutuelle Ociane Matmut vous explique tout.

Comment les spermatozoïdes sont-ils produits ?

Afin de mieux comprendre les différentes méthodes de contraception masculine, il est important de visualiser la fabrication des spermatozoïdes (ou spermatogenèse). Les testicules contiennent de très fins tubes, les tubules séminifères, à l’intérieur desquels se forment les spermatozoïdes. Ils sont ensuite stockés dans l’épididyme, une autre partie des testicules. En parallèle, les vésicules séminales et la prostate sécrètent du liquide séminal. Ce processus, qui commence à la puberté, est permanent.

Lors de l’éjaculation, les spermatozoïdes sont stockés dans l’épididyme, un petit organe allongé qui coiffe chacun des deux testicules. De là, ils remontent vers la verge par les canaux déférents, en passant par la prostate. Ils rejoignent alors le liquide séminal afin de former le sperme, qui sera éjaculé, via l’urètre, lors de l’orgasme.

Le préservatif

Le préservatif est le seul contraceptif masculin qui remplisse deux missions simultanées :

  • il constitue une méthode contraceptive en empêchant le passage des spermatozoïdes jusqu’à l’appareil génital féminin ;
  • il sert de protection face aux infections sexuellement transmissibles (IST) et notamment face au sida.

Le préservatif constitue l’unique contraceptif masculin réversible reconnu par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Il est formé d’une gaine en latex ou en polyuréthane (pour pallier une allergie au latex) qui se déroule sur le pénis en érection. Dans la majorité des cas, le préservatif est lubrifié afin de faciliter la pénétration et il comprend un réservoir dont le rôle est d’accueillir le sperme lors de l’éjaculation.

Avantages du préservatif

Le préservatif présente de nombreux avantages :

  • la facilité d’accès : on trouve des préservatifs en de nombreux lieux : supermarchés, pharmacies, stations-service, distributeurs automatiques… ;
  • le coût : le prix d’un préservatif masculin est faible (environ 15 à 50 centimes l’unité). Certains modèles de préservatif sont remboursés par l’Assurance Maladie (voir plus loin) ;
  • l’efficacité : lorsque son utilisation est optimale, le préservatif masculin présente un taux d’échec de seulement 2 %. De plus, il reste la seule méthode contraceptive protégeant efficacement contre les IST.

Inconvénients du préservatif

Il existe deux principaux inconvénients à l’utilisation de préservatif :

  • le risque de déchirure. Même si, lors de l’utilisation optimale d’un préservatif en parfait état, le taux d’échec est très faible, l’état du préservatif peut vite se dégrader et une mauvaise utilisation entraîne parfois son déchirement. Si le préservatif est utilisé avec des lubrifiants gras (beurre, huile, vaseline…), s’il est mal conservé (plié dans une poche par exemple) ou s’il est mal mis en place (sous l’effet de l’alcool, d’autres substances ou de l’excitation, par exemple), alors le risque d’échec augmente nettement (jusqu’à 15 % en moyenne lors d’une mauvaise utilisation) ;
  • l’inconfort. Le préservatif peut diminuer la sensation de plaisir chez les deux partenaires. Il peut être source de troubles de l’érection, d’irritations. En outre, ce contraceptif masculin peut altérer la qualité du rapport sexuel en le privant d’une certaine spontanéité.

Bon à savoir :
La méthode du « retrait », qui consiste à interrompre la pénétration avant l’éjaculation, comporte un taux d’échec moyen de 25 % ! En outre, cette pratique ne protège pas des MST. Le retrait est donc à bannir définitivement, car trop risqué.

Préservatif : remboursé ou pas ?

Depuis janvier 2023, toute personne de moins de 26 ans peut obtenir en pharmacie des préservatifs remboursés à 100 % par l’Assurance Maladie. Les préservatifs concernés sont ceux des marques « Eden » et « Sortez couverts ».

En outre, les personnes de 26 ans et plus peuvent bénéficier d’un remboursement de 60 % de ces deux marques de préservatifs si elles disposent d’une prescription médicale lors de leur achat en pharmacie.

À lire aussi : Méthodes de contraception masculine et féminine : tout savoir

La vasectomie

Autorisée en France depuis 2001, la stérilisation à visée contraceptive, ou vasectomie, est une opération chirurgicale qui consiste à sectionner les canaux déférents reliant les testicules à la prostate. Ces canaux acheminent les spermatozoïdes stockés dans l’épididyme vers le liquide séminal produit par la prostate et les vésicules séminales.

En France, avant de procéder à l’opération, le personnel médical a l’obligation de proposer au patient une cryoconservation de son sperme. En effet, cette méthode de contraception correspond à une stérilisation. Elle est donc, dans la plupart des cas, irréversible. Exceptionnellement, une méthode complexe permettant de recoudre les canaux peut toutefois être envisagée.

C’est une chirurgie très simple à mettre en œuvre, qui ne dure pas plus de 10 minutes et ne nécessite qu’une anesthésie légère. La plupart du temps, la vasectomie entre dans la catégorie des chirurgies ambulatoires : on entre à l’hôpital le matin et on en sort le soir. Par comparaison, la ligature des trompes chez la femme est une opération bien plus lourde.

Questions sur la vasectomie

  1. Est-il toujours possible d’éjaculer après une vasectomie ?
    La réponse est oui. La vasectomie ne bloque pas la production du liquide séminal, elle empêche simplement les spermatozoïdes, qui constituent la partie fécondante du sperme, de se mêler à ce liquide. Résultat : l’éjaculation est toujours présente lors de l’orgasme, le liquide éjaculé n’est simplement plus fécondant ;

  2. Que deviennent les spermatozoïdes fabriqués au niveau des testicules ?
    Ces spermatozoïdes s’autodétruisent à l’intérieur des testicules. C’est le même processus qui est à l’œuvre lorsqu’un homme suit une période d’abstinence sexuelle. Sans éjaculation, les spermatozoïdes s’autodétruisent sans poser de problème de santé particulier ;

  3. L’effet contraceptif de la vasectomie est-il automatique ?
    Non. L’azoospermie, c’est-à-dire l’absence de spermatozoïdes à l’éjaculation, ne s’obtient qu’entre 8 et 16 semaines après l’opération. En effet, les médecins estiment que ce temps et une vingtaine d’éjaculations sont nécessaires à l’élimination complète des spermatozoïdes. Pour en avoir le cœur net, un spermogramme peut être effectué afin de mesurer la présence de spermatozoïdes ;

  4. La vasectomie est-elle remboursée ?
    Oui, la vasectomie est prise en charge par l’Assurance Maladie, si vous respectez les dispositions prévues par la loi du 4 juillet 2001 l’autorisant (voir ci-dessous).

Pour qu'une vasectomie soit prise en charge, il vous faut :

  • être majeur ;
  • effectuer une première consultation avec un professionnel de santé ;
  • respecter le délai de réflexion de 4 mois, délai commençant à l’issue de la première consultation ;
  • effectuer l’opération de vasectomie dans un établissement de santé.

Si vous respectez ces conditions, alors, vous serez remboursé.
Le remboursement était en 2023 de 60,27 € pour une vasectomie dite « sans bistouri », par simple incision au niveau du scrotum, et de 65,23 € pour une vasectomie classique, qui nécessite une intervention sur chacune des bourses.

Les éventuelles hospitalisations sont remboursées à hauteur du taux classique. Il est aussi à noter que la congélation du sperme représente un coût annuel de 60 € pour le patient.

À lire aussi : Quel remboursement des moyens de contraception féminine ?

La contraception thermique

Cette méthode de contraception masculine est complètement naturelle et très récente. Elle se matérialise sous la forme de sous-vêtements chauffants ou d’anneaux en silicone. La contraception thermique consiste à remonter artificiellement les testicules plus près du corps afin d’augmenter leur température.

En effet, pour produire les spermatozoïdes, les testicules doivent maintenir une température interne de 34 à 35 degrés. En les rapprochant du corps, la température monte à 37 degrés, ce qui bloque la spermatogenèse.

Avantages de la contraception thermique

  • la réversibilité. L’avantage majeur de cette méthode contraceptive est qu’elle est réversible et ne compromet donc pas la fécondité à long terme ;
  • l’efficacité. Autre bon point, c’est une méthode efficace. En effet, son indice de Pearls (indice mesurant l’efficacité d’une méthode de contraception) est de 0,5. À titre de comparaison, la vasectomie (qui est la technique la plus efficace) a un indice de 0,1, mais elle est irréversible, du côté de la pilule féminine, l’indice de Pearls se situe entre 0,2 et 0,3.

Inconvénients de la contraception thermique

  • la pénibilité. La contraception thermique, pour bien fonctionner, nécessite de porter son anneau ou son sous-vêtement chauffant au minimum 15 heures par jour, 7 jours sur 7 (ce qui implique de s’en procurer plusieurs exemplaires, augmentant par ailleurs le coût de ce contraceptif). Il faut ensuite attendre 3 à 6 mois avant d’observer un résultat, car le stock de spermatozoïdes ne se renouvelle que tous les 2 à 3 mois. Enfin, il faut pratiquer une surveillance régulière, à l’aide d’un spermogramme (remboursé par l’Assurance Maladie) tous les 6 ou 12 mois ;
  • les inconnues. L’un des principaux inconvénients de cette méthode est qu’elle n’est pas standardisée. D’ailleurs, la contraception thermique ne profite d’aucune reconnaissance en tant que mode de contraception à part entière par les autorités sanitaires. La recherche n’a pas terminé de faire le tour du sujet et il reste de nombreuses inconnues, comme, par exemple, le fait de ne pas connaître avec précision les conséquences d’un oubli de port du dispositif sur l’efficacité globale de cette contraception.

Une pilule masculine ?

Actuellement, de nombreuses pilules contraceptives masculines sont en phase de test avancé à travers le monde. Elles ont des effets secondaires plus ou moins similaires à ceux observés pour les pilules féminines.

S’il est très probable qu’une pilule masculine à base d’un mélange d’hormones voie le jour dans très peu de temps, la réticence des hommes à l’utiliser risque d’être un frein à la diffusion de ce contraceptif masculin. C’est pourquoi, avant de les commercialiser, les laboratoires pharmaceutiques scrutent avec attention les enquêtes d’opinion interrogeant les hommes sur leur souhait de possiblement recourir à ce mode de contraception masculine : parmi les 18-30 ans, 37 % seulement seraient prêts à l’utiliser. (Sondage Statista auprès de 560 personnes en octobre 2021.)

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