L’alopécie : comment limiter la perte de cheveux

L’alopécie est une chute des cheveux, laissant sur le crâne des zones dégarnies. Cette maladie n’est pas grave mais peut peser sur le moral et l’estime de soi des hommes et, surtout, des femmes concernées. Quelles sont les causes de l’alopécie ? Comment la traiter ? La Mutuelle Ociane Matmut vous dit tout.

Alopécie : définition

Les cheveux naissent, poussent puis tombent. Quand tout va bien, chaque cheveu qui chute est renouvelé. Nous en perdons quotidiennement quelques dizaines, sans conséquence visible, puisqu’ils sont remplacés.

On parle d’alopécie lorsque les chutes sont trop nombreuses, sans renouvellement, ou quand les cheveux tombés sont remplacés par des cheveux plus fins. Le cuir chevelu se dégarnit ou est mis à nu, localement ou plus largement. C’est pourquoi le terme d’alopécie est associé à celui de calvitie, chez l’homme mais aussi chez la femme.

Vie et mort des cheveux

Dans l’épiderme, à la base de chaque poil (qu’il s’agisse d’un cheveu ou d’un autre élément de notre pilosité) se trouve un follicule pileux. C’est en son sein que se fabrique le poil, à partir d’une protéine fibreuse, la kératine, et d’un pigment, la mélanine.

Les 100 000 à 150 000 follicules d’une chevelure se renouvellent périodiquement, en fonction du cycle de croissance des cheveux. De chaque follicule sortent généralement un ou deux cheveux. L’avenir de chacun se déroule en trois étapes :

• la croissance du cheveu (phase anagène).
  Alimenté, via son follicule, par la circulation sanguine cutanée, un cheveu grandit d’une dizaine de centimètres par an. Cette phase de croissance dure entre 2 et 6 ans (2 à 4 ans chez l’homme et 4 à 6 ans chez la femme). Dans chaque chevelure non alopécique, plus de 80 % des cheveux sont en croissance ;
• la mort du cheveu (phase catagène).
  Le cheveu n’est plus alimenté par son follicule et sa croissance stoppe. Le follicule pileux cesse temporairement son activité ;
• la chute du cheveu (phase télogène).
  Poussé par un nouveau cheveu qui commence à se former dans le follicule, le cheveu mort sera éliminé. Mais sa chute n’est pas immédiate, puisque la phase télogène dure 2 à 4 mois. Dans une chevelure d’adulte, moins de 2 % des cheveux se trouvent dans cette phase, mais leur pourcentage augmente un peu avec l’âge. Au cours d’une vie, chaque follicule pileux de la chevelure aura ainsi engendré 20 à 25 cycles de croissance de cheveux.

L’alopécie androgénétique

C’est la forme la plus courante d’alopécie, représentant plus de 9 cas sur 10. Elle doit son nom à son origine hormonale, puisque dans cette maladie les follicules pileux sont sensibles aux hormones masculines ou androgènes. Les femmes aussi peuvent être atteintes puisqu’elles produisent naturellement de petites quantités d’androgènes. L’alopécie androgénétique concerne jusqu’à 80 % des hommes, et 50 % des femmes. Toutefois, plus elle se manifeste tard dans l’existence et moins elle sera étendue.

Les autres formes d’alopécie

• l’alopécie diffuse (effluvium télogène) concerne l’ensemble de la chevelure, qui s’amincit ou se dégarnit sous l’effet de facteurs tels que le stress et l’anxiété, la grossesse, une maladie ou une intoxication. Outre les cheveux, elle peut aussi impliquer les autres poils du corps, mais elle est le plus souvent temporaire.
• la pelade (alopécie areata) est une perte brutale de cheveux et de poils, formant des plaques imberbes. Il s’agit d’une maladie auto-immune.
• l’alopécie universalis (ou pelade universelle) est une perte totale des cheveux et des poils. Elle peut être provoquée par les traitements par chimiothérapie et d’autres facteurs perturbants (intoxication, carence en fer, sous-alimentation…). D’autres causes d’alopécie, comme la radiothérapie, ont un effet local. En général, les cheveux et les poils finissent par repousser naturellement.
• l’alopécie cicatricielle est une forme rare, mais causant une calvitie permanente, puisque les follicules sont détruits.

Les conséquences de l’alopécie

Provoquant un dégarnissement plus ou moins important du cuir chevelu, l’alopécie est souvent très visible. Les conséquences ne sont pas seulement esthétiques, mais aussi psychologiques, surtout chez les femmes. Ce n’est pas un problème négligeable dans notre société, puisqu’on estime que 2 femmes occidentales sur 10 souffrent d’alopécie, à des degrés divers. Plus que les hommes, les femmes ayant une calvitie éprouvent une baisse d’estime de soi et un manque de confiance en elles face aux autres. Cela perturbe leur quotidien et les handicape dans leurs relations sociales et professionnelles.

Quels sont les symptômes de l’alopécie ?

La chute des cheveux

C’est le premier symptôme de l’alopécie. Toutefois, il ne suffit pas toujours à poser un diagnostic. Une chute importante de cheveux peut par exemple être la conséquence d’une grande fatigue ou d’un stress important, mais rester limitée dans le temps. L’alopécie androgénétique se caractérise dans un premier temps par des cheveux qui tombent et sont remplacés par des cheveux plus fins et fragiles.

La calvitie

C’est le second symptôme de l’alopécie. La maladie se révèle lorsque le cuir chevelu se dégarnit : sur le front, il y a un recul de la ligne des cheveux et on devient partiellement chauve, dans des proportions variables. Dans la grande majorité des cas, cette calvitie est provoquée par l’alopécie androgénétique. Elle se caractérise chez l’homme par une perte progressive de cheveux à partir du front et du sommet du crâne et, chez la femme, par l’apparition de zones dégarnies le long de la raie médiane de la coiffure. Notez que d’autres formes d’alopécie peuvent aussi concerner les poils du corps.

Quelles sont les causes de l’alopécie ?

Le plus fréquemment (alopécie androgénétique), une prédisposition héréditaire rend les follicules capillaires sensibles aux hormones masculines, ou androgènes, en particulier la dihydrotestostérone (ou DHT, produite dans les deux sexes, mais à de plus fortes concentrations chez l’homme). Cette hormone accélère les 3 étapes de la vie des cheveux, qui tombent plus vite et sont remplacés par des cheveux plus fins. Au bout de quelques années, chaque follicule a épuisé son potentiel à générer des cheveux. Il s’atrophie et devient inactif.

Le stress et la prise de contraceptifs oraux (pilule) ou d’hormones lors de la ménopause favorisent quant à eux l’alopécie androgénétique féminine.

Dans les autres formes d’alopécie, la chute de cheveux peut avoir différentes causes, notamment une fatigue importante, un stress chronique ou traumatique, un burn-out, une carence nutritionnelle, une maladie auto-immune, la grossesse, certaines maladies infectieuses ou des traitements médicaux (tels que la chimiothérapie).

Comment prévenir et traiter l’alopécie ?

Que faire pour prévenir l’alopécie ?

Comme pour de nombreuses pathologies, l’hygiène de vie est la meilleure prévention de l’alopécie. Conservez une alimentation équilibrée, riche en vitamines et en oligo-éléments (en particulier le fer et le zinc). Évitez autant que possible les situations de stress et pratiquez des activités relaxantes (yoga, sophrologie, méditation…).

La prévention de l’alopécie s’opère également dans vos soins capillaires, en bannissant les colorants chimiques et autres produits agressifs, au profit de soins naturels et doux. Limitez aussi l’application de chaleur sur votre chevelure (sèche-cheveux, fers à friser ou à lisser).

Les traitements antichute des cheveux

Face à une perte de cheveux et un début de calvitie, la première chose à faire est de consulter votre médecin traitant ou un dermatologue, qui seront en mesure de faire un diagnostic et de déterminer un traitement.

Ils peuvent vous prescrire des médicaments qui ralentissent la chute des cheveux et stimulent leur repousse, en diminuant la production de DHT ou son impact sur les follicules. Par ailleurs, une thérapie au laser basse intensité favorise la reprise d’activité des follicules, en stimulant la circulation sanguine afférente.

Lorsque l’alopécie est causée par une carence bien identifiée, le fait de réapprovisionner l’organisme avec la substance manquante (par exemple le fer, le zinc ou les vitamines B12 ou D) permet de stopper la chute des cheveux.

Comment remplacer les cheveux manquants ?

Les prothèses capillaires

Il s’agit de perruques et de cheveux postiches, qui redonnent instantanément une chevelure de la couleur et de la longueur désirées. Dans les cas d’alopécie féminine, les prothèses capillaires médicales sont prises en charge par la Sécurité sociale.

On peut également opter pour des extensions capillaires, de cheveux synthétiques ou naturels, qui prolongent et épaississent la chevelure.

Greffe de cheveux et micropigmentation

Généralement indiquée dans l’alopécie androgénétique, la greffe de cheveux n’est toutefois pas toujours réalisable. Un examen médical préalable s’avère toujours nécessaire pour déterminer si la greffe pourra fonctionner.

Il s’agit d’une autogreffe, puisque des follicules pileux sont prélevés dans les zones non dégarnies du cuir chevelu de la personne alopécique (ces follicules sont moins sensibles aux causes de l’alopécie). Ils sont alors implantés dans les zones où les follicules sont devenus inactifs.

Bon à savoir :
La consultation chez le dermatologue peut être remboursée par votre mutuelle, même s’il pratique un dépassement d’honoraires. Selon les garanties souscrites, la mutuelle complétera partiellement ou totalement la prise en charge de l’Assurance Maladie.

Alternative à la greffe, la micropigmentation permet de donner l’impression d’une densité capillaire normale. Elle consiste en l’application sur le cuir chevelu de pigments colorés qui ont l’apparence de cheveux très courts.

Bon à savoir :
Une greffe de cheveux n’est pas une solution miracle. Si elle permet bien de regarnir en partie certaines zones clairsemées, elle ne restaure pas l’intégralité de la chevelure antérieure.

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