Qu’est-ce que la pelade ?

Des zones de la chevelure qui se dégarnissent, laissant apparaître des plaques de cuir chevelu, tels sont les signes les plus fréquents de la pelade. Cette maladie de peau est sans gravité, tant qu’elle n’est pas associée à d’autres troubles. Pourtant, ses effets, très disgracieux, sont perturbants, surtout pour les femmes.

Pourquoi perd-on ses cheveux 

Nous perdons chaque jour quelques dizaines cheveux, mais ceux qui tombent sont remplacés. Une perte de cheveux devient visible lorsque le nombre de ceux qui tombent s’avère trop important par rapport au taux de remplacement.

Différentes causes sont susceptibles d’expliquer une perte de cheveux apparente :

• le vieillissement ;
• une carence en certains nutriments ;
• une maladie auto-immune (un dérèglement du système immunitaire) ;
• un haut niveau de stress ;
• des dérèglements hormonaux, notamment lors de la ménopause ;
• la prise de certains médicaments.

Lorsqu’il s’agit d’une pelade, la perte de cheveux se fait souvent par zones plus ou moins larges, qui peuvent devenir très visibles. Outre les cheveux, la pelade est susceptible de concerner aussi les poils du corps, la barbe, les cils, les sourcils ou même les ongles (formés de kératine, comme les poils et les cheveux).

Comment savoir si on a la pelade

Les symptômes les plus fréquents de la pelade sont une perte importante et rapide de cheveux, avec l’apparition et l’extension de zones dégarnies dans la chevelure. Les cheveux et les poils sont des organes cutanés : lorsqu’ils tombent en excès, il s’agit d’une maladie de la peau. De la calvitie à la teigne, il existe plusieurs maladies de la peau avec perte de cheveux, ou alopécies. La pelade en fait partie.

Signes particuliers de la pelade

Voici les signes permettant de distinguer la pelade des autres maladies de peau avec perte de cheveux.

• apparition rapide, voire brutale, de zones où les cheveux sont clairsemés ou absents. On observe des « trous » dans la chevelure et, sur le pourtour, des cheveux courts et abîmés « en point d’exclamation ». D’autres régions du corps peuvent être affectées, avec perte des poils, des sourcils ou des cils, ou encore dégradation des ongles;
• irritation de la peau : le cuir chevelu rougit temporairement et tend à desquamer (perte de la couche superficielle de la peau, qui s’élimine par plaques), ce qui provoque parfois des démangeaisons.

Les différentes formes de pelade

• La pelade en plaques est la forme la plus courante. Elle affecte les cheveux ou les poils du corps, avec l’apparition de plaques glabres, de quelques centimètres de diamètre, dans la chevelure ou sur le corps.
• La pelade diffuse est une forme dans laquelle il n’y a pas de zones particulières où les cheveux tombent plus qu’ailleurs. Tout le cuir chevelu est affecté, mais les cheveux ne tombent pas en totalité.
• La pelade ophiasis ne concerne que les régions occipitales (arrière du crâne) et temporales du cuir chevelu.
• La pelade totale est une perte totale et rapide de tous les cheveux. C’est une forme rare de la maladie.
• La pelade universelle: outre la totalité des cheveux, tous les poils du corps tombent également. Il s’agit aussi d’une forme rare.

Les causes de la pelade

La pelade est une maladie auto-immune, c’est-à-dire qu’elle est causée par un dysfonctionnement du système immunitaire au niveau cutané. Des cellules immunitaires (lymphocytes) identifient à tort les follicules pileux (cavités dans chacune desquels un poil ou un cheveu prend naissance) comme des corps étrangers à l’organisme. Elles s’attaquent donc à eux pour les éliminer. 

Certains facteurs agissent comme déclencheurs ou comme accélérateurs de la pelade : des infections virales, une période de stress intense, des changements hormonaux, une exposition à certains produits toxiques… Il existe aussi un caractère héréditaire (antécédents familiaux de pelade) qui ne permettrait d’expliquer qu’une petite partie des cas. On constate aussi parfois l’existence de maladies fongiques ou d’autres maladies de peau auto-immunes concomitantes, comme le vitiligo .

Les inconvénients de la pelade

La pelade est rarement douloureuse, bien que les plaques dégarnies puissent provoquer des sensations de brûlure et des démangeaisons. Toutefois, cette maladie de peau est psychologiquement très gênante, voire invalidante.

Son inconvénient majeur est d’ordre esthétique, mais aussi social : les trous dans la chevelure sont très visibles et donnent une fausse impression de négligence maladive, de laisser-aller, de saleté. Le fait d’avoir une chevelure si disgracieuse est très difficile à supporter.

Qui consulter en cas de pelade ?

Vous soupçonnez une pelade ? Consultez votre médecin traitant. Il ou elle établira un diagnostic à partir de l’examen des plaques dégarnies et de l’apparence particulière des cheveux en périphérie de ces plaques. Il ou elle pourra aussi examiner vos ongles, puisque ceux-ci sont susceptibles d’être abîmés par la maladie. Votre médecin vous fournira les premières explications et pourra vous orienter vers un(e) dermatologue. Celui-ci ou celle-ci confirmera le diagnostic et effectuera des tests sanguins pour rechercher des maladies fongiques ou auto-immunes concomitantes.

Bon à savoir : 
La pelade est une maladie de peau assez fréquente, puisqu’on considère qu’environ 2 personnes sur 100 seront concernées par un épisode de pelade au cours de leur vie. Elle touche majoritairement les individus de moins de 40 ans, et surtout les moins de 20 ans. De fait, elle est plus fréquente chez les enfants et les adolescents que chez les adultes.

Pelade : les soins et les traitements

À ce jour, il n’existe pas de traitement pouvant stopper ou prévenir la pelade. Toutefois, une guérison naturelle et spontanée s’observe dans la majorité des cas de pelade en plaques. L’inconvénient, c’est que les cheveux mettent plusieurs mois, voire plusieurs années, à repousser. Un dermatologue peut cependant prescrire des médicaments (dermocorticoïdes, immunosuppresseurs, lotions rubéfiantes…) susceptibles d’enrayer la progression de la maladie et de stimuler la reformation de follicules pileux fonctionnels.

Évolution de la pelade

Lorsqu’on souffre de pelade, il faut garder à l’esprit que la perte de cheveux n’est pas irrémédiable, sauf en ce qui concerne certaines formes totales, et que les trous dans la chevelure finissent par disparaître. Toutefois, l’évolution de la maladie reste imprévisible et, comme précisé plus haut, la guérison peut prendre des mois ou des années. En outre, la pelade conserve le potentiel de se manifester de nouveau, de façon imprédictible. On remarque à ce sujet que les formes étendues et précoces sont plus susceptibles de se reproduire.

Une personne peut donc ne subir qu’un épisode de pelade dans sa vie, tandis qu’une autre en aura plusieurs, se répétant sur une dizaine d’années. Il existe en outre des formes chroniques de pelade, avec de multiples récidives.

Prothèse et tatouage

La greffe de cheveux n’est pas envisageable dans le cas de la pelade. Il faut donc attendre la repousse. Cependant, faute de traitement radical, il est toujours possible de masquer les plaques de pelade. Face aux crises de pelade durant plusieurs mois ou aux formes chroniques de la maladie, on peut choisir de porter une perruque médicale, ou prothèse capillaire, prise en charge par la Sécurité sociale.

En outre, il est désormais possible d’avoir recours à la micropigmentation. Il s’agit d’un tatouage. Sur un crâne chauve d’homme, la micropigmentation donne l’impression de cheveux en repousse. Pour une femme ayant des cheveux clairsemés (pelade diffuse), la micropigmentation donne l’illusion que celle-ci a une chevelure plus fournie.

Soutien psychologique

Les hommes souffrant de pelade peuvent toujours se raser complètement la tête et demeurer chauves le temps que le problème disparaisse. Il s’agit certes d’une solution radicale, mais celle-ci est très bien admise par l’entourage et dans la société. En revanche, la situation est beaucoup plus compliquée pour les femmes, qui n’ont pas ce recours. De façon très compréhensible, elles vivent généralement très mal leur perte de cheveux et supportent douloureusement la présence de trous dans leur chevelure.

 Outre le port de perruques médicales ou la micropigmentation, un soutien psychologique s’avère donc nécessaire pour de nombreuses femmes, et pour certains hommes, souffrant de pelade. Il s’agit de leur redonner confiance, malgré ce qu’ils et elles ressentent comme un handicap, de restaurer leur estime de soi et de les faire travailler sur leur peur d’affronter le regard des autres. La pratique d’une activité physique régulière, des séances de sophrologie et de relaxation, ainsi qu’une bonne alimentation, riche en fer et en vitamines, sont bénéfiques dans cette démarche psychologique.

RETOUR À LA LISTE DES ARTICLES