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Baby blues et dépression du post-partum

Publié en février 2023

Tous deux liés à l’après-accouchement, le baby blues et la dépression du post-partum sont à distinguer. Le baby blues est un état passager dû à la chute hormonale vécue par l’accouchée. La dépression du post-partum est un mal-être plus durable et grave, qui peut concerner les deux parents.

Qu’est-ce que le baby blues ?

État de déprime passager que connaissent de nombreuses femmes venant d’accoucher, le baby blues a une cause physiologique : la brutale chute d’hormones qui a lieu juste après l’accouchement. Ce changement hormonal s’accompagne d’un autre bouleversement, psychologique celui-ci, lié à l’arrivée du bébé.

La jeune mère fait ainsi face à un véritable « ascenseur émotionnel », c’est-à-dire une succession d’émotions fortes (positives et négatives), ce qui peut être d’autant plus difficile à vivre et à gérer qu’elle a été fatiguée par l’accouchement. Le baby blues se traduit par une instabilité de l’humeur (passage du rire aux larmes, et inversement) mais aussi par de l’irritabilité et potentiellement par de l’anxiété. 

Le baby blues survient quelques jours après l’accouchement. Selon les femmes, il peut durer de quelques heures à une ou deux semaines avant de disparaître de lui-même. 

Qu’est-ce que la dépression post-partum ?

Heureusement plus rare que le baby blues, la dépression du post-partum – souvent abrégée en « dépression post-partum », ou DPP –, ou encore « dépression post-natale », n’est pas un état passager. La dépression post-partum est durable et potentiellement grave. 

Il s’agit d’une véritable dépression, qui se met en place au cours de l’année suivant l’accouchement, le plus souvent entre le deuxième et le sixième mois. Si elle n’est pas prise en charge dans les temps et de manière adéquate, la dépression post-partum peut avoir des conséquences dramatiques aussi bien pour le parent concerné que pour le bébé.

Bon à savoir : 
Alors que le baby blues concerne uniquement les femmes, puisqu’il est directement lié à la chute d’hormones vécue après l’accouchement, la dépression post-partum peut aussi être vécue par les hommes. L’arrivée d’un enfant est un bouleversement psychologique pour les jeunes pères également, qui ne sont donc pas à l’abri de connaître un tel épisode dépressif.

Dépression post-partum : quels symptômes ?

Certains symptômes sont similaires à ceux d’une dépression « courante » :

  • un épuisement physique et cognitif qui dure ;
  • des troubles du sommeil (difficultés d’endormissement, réveils nocturnes, sommeil non réparateur, insomnie ou hypersomnie…) ;
  • une perte d’appétit ou au contraire un besoin irrépressible de manger, avec perte de poids ou prise de poids associées ;
  • des douleurs somatiques (maux de tête ou de ventre, contractures musculaires).
  • un profond sentiment de tristesse ;
  • une perte de motivation, de plaisir dans les activités du quotidien ;
  • une grande difficulté à prendre des décisions ;
  • une dégradation des relations avec les autres.

D’autres symptômes, parmi ceux qui peuvent se manifester, sont plus spécifiquement liés à la naissance du bébé :

  • des crises d’angoisse, voire de panique en rapport avec l’enfant (peur de le faire tomber, de lui faire mal) ;
  • l’impression d’être un mauvais parent, d’être incapable de bien s’occuper de son bébé, de ne pas correspondre à l’image de parent idéal véhiculée par la société ;
  • un rejet du bébé, un sentiment d’irritabilité à son propos, voire le regret profond de sa vie d’avant, sans le bébé.

Le diagnostic de dépression post-partum s’appuie notamment sur le symptôme de perte d’intérêt ou de plaisir associée à au moins 4 autres symptômes, se manifestant durant une période supérieure à deux semaines.

Dépression post-partum : quelles conséquences ?

Comme toute dépression, si elle n’est pas soignée, celle du post-partum peut avoir des conséquences graves en ce qui concerne la santé de l’adulte qui en souffre (désocialisation, comportements à risques allant jusqu’à la tentative de suicide).

Mais sa particularité est d’impacter aussi l’enfant qui vient de naître, car elle contribue à dégrader la qualité du lien parent-enfant, voire à perturber sa création. Dans les cas les plus extrêmes, la dépression post-partum peut conduire à un infanticide.

Baby blues et dépression post-partum : comment les distinguer ?

À la lecture des paragraphes précédents, vous avez compris que si le baby blues et la dépression post-partum ont pour point commun de manifester un mal-être après l’accouchement, ils se distinguent par leur intensité, leur durée et leur gravité. Concernant environ 30% des femmes venant d’accoucher, le baby blues a lieu quelques jours après la naissance du bébé, et dure une quinzaine de jours maximum.

La dépression post-partum peut démarrer plus tard au cours de la première année de l’enfant, et s’installer durablement si elle n’est pas rapidement détectée et prise en charge. Elle concerne entre 10 et 15 % des femmes venant d’accoucher. Et elle peut aussi concerner l’autre parent.

 Bon à savoir :
Chaque naissance est différente. Une même femme peut subir un baby blues ou une dépression post-partum, voire les deux, après tel accouchement mais pas après tel autre. Il n’y a pas de généralité, même si avoir déjà vécu une période dépressive augmente le risque de dépression du post-partum.

Baby blues : comment y faire face ?

Bien que le baby blues soit très commun et ne dure que quelques jours, mieux vaut connaître quelques astuces pour le surmonter plus facilement. L’important, si vous êtes concerné(e), c’est de verbaliser votre sentiment de mal-être et d’oser demander de l’aide autour de vous (à votre conjoint(e), vos parents, vos amis…) pour passer plus facilement ce cap.

 Dès la sortie de la maternité et pendant les premières semaines qui suivent l’accouchement, il est important de vous reposer suffisamment et de vous alimenter correctement pour récupérer plus vite, mais aussi de privilégier la création et le renforcement du lien avec votre enfant plutôt que, par exemple, de vous inquiéter des tâches ménagères.

 Toutefois, si vous êtes confrontée au baby blues et que vous constatez que cet état de mal-être ne s’améliore pas au bout d’une dizaine de jours, consultez votre sage-femme, gynécologue ou médecin généraliste.

Dépression post-partum : comment y faire face ?

Vous êtes jeune mère et subissez un baby blues qui semble s’éterniser, prendre de l’ampleur ? Vous êtes le père du bébé et vous vous sentez apathique, perdu face à l’arrivée de votre nouveau-né ? Ne tardez pas à consulter un professionnel de santé car vous manifestez peut-être les signes avant-coureurs d’une dépression post-partum.

Comme pour toute dépression, il ne faut pas oublier que c’est une maladie. Vous ne devez pas en avoir honte ni vous sentir coupable. Surtout, votre état dépressif doit être pris en charge suffisamment tôt et de manière adéquate pour augmenter les chances d’une guérison rapide. Le traitement de la dépression post-partum consiste généralement en la prescription d’antidépresseurs, éventuellement d’anxiolytiques, ainsi que de séances de psychothérapie.

Le conseil Matmut :
Si vous allaitez, signalez-le systématiquement avant que l’on vous prescrive un traitement médicamenteux ou lorsque vous vous rendez à la pharmacie pour récupérer des médicaments.

Prévention de la dépression post-partum : l’entretien postnatal précoce

Comme pour toutes les autres maladies, la prévention est essentielle en matière de dépression post-partum. Depuis le 1er juillet 2022, un entretien postnatal précoce est proposé systématiquement à toutes les jeunes mères. Il doit avoir lieu entre la quatrième et la huitième semaine après l’accouchement. Il peut être mené par une sage-femme ou un médecin. Cet entretien vise à prévenir la dépression post-partum ou bien à la diagnostiquer pour mieux la prendre en charge.

Chercher les signes de dépression post-partum

Dans un premier temps, l’entrevue doit amener les professionnels de santé à repérer des signes évoquant une dépression post-partum (fatigue intense, humeur instable, anxiété ou tout autre symptôme potentiel d’un état dépressif). Ils doivent également identifier les facteurs de risques susceptibles de favoriser le développement d’une dépression post-partum (antécédents individuels ou familiaux de dépression, stress post-traumatisme récent…).

Initier une réponse et un suivi

Enfin, les professionnels de santé doivent évaluer les mesures qu’il pourrait être nécessaire de mettre en place pour mieux accompagner la jeune mère ou le couple de jeunes parents.

Si nécessaire, un deuxième entretien est programmé entre la dixième et la quatorzième semaine après l’accouchement. Cela peut se faire à la demande de la sage-femme ou du médecin, ou bien à la demande de la jeune mère voire du couple parental, Les deux entretiens sont remboursés au taux habituel d’une consultation médicale (70 % par l’Assurance maladie).

Bon à savoir :
La plateforme en ligne 1000 premiers jours donne de multiples informations et conseils sur la maternité, depuis le projet de grossesse jusqu’aux deux ans du bébé. Ce site de Santé Publique France, qui se décline en appli, propose notamment aux (futurs) jeunes parents un questionnaire d’évaluation de leur bien-être émotionnel, pour détecter d’éventuels symptômes évocateurs d’un état dépressif.

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