Tout savoir sur les jambes lourdes : définition, symptômes, traitements

Nombreux sont celles et ceux qui éprouvent au quotidien des sensations de lourdeur au niveau des jambes. D’où provient ce phénomène ? Quels en sont les signes et comment le traiter ? La Mutuelle Ociane Matmut vous aide à faire le point.

Que désigne l’expression « jambes lourdes » ?

Les jambes lourdes relèvent d’un problème de circulation sanguine. La sensation d’avoir les jambes lourdes survient chez les personnes dont la circulation du sang dans les veines est mauvaise. Leur insuffisance veineuse fait que les vaisseaux des jambes ne jouent plus efficacement leur rôle dans le renvoi du sang vers le cœur. Notons que les problèmes de jambes lourdes s’observent plus fréquemment chez les femmes que chez les hommes.

Symptômes des jambes lourdes

L’impression de « jambes lourdes » est surtout perceptible au niveau des mollets. La sensation de lourdeur se traduit par une fatigue particulière au niveau des membres inférieurs. Ceux-ci semblent tendus et pesants. Enfin, les jambes lourdes peuvent rendre la marche difficile, voire douloureuse.

La sensation de lourdeur dans les jambes peut être accentuée par des facteurs environnementaux. Les jambes lourdes auront ainsi tendance à se manifester :

• en fin de journée ;
• pendant les périodes chaudes ou dans des bâtiments chauffés à l’excès ;
• au cours de la période prémenstruelle chez les femmes.

Les personnes qui souffrent de jambes lourdes sont susceptibles de présenter les symptômes suivants.

• des crampes ;
• des démangeaisons. Les médecins parlent de « prurit ». En effet, les jambes lourdes provoquent souvent un besoin de se gratter, et plus particulièrement le bas des mollets ;
• des impatiences. On ressent le besoin pressant de bouger les jambes, à cause de sensations variables : picotements, fourmillements, engourdissement ou échauffement. Chez certaines personnes, les impatiences se caractérisent par de vraies douleurs aux jambes ;
• des œdèmes. Lors des épisodes de jambes lourdes, des œdèmes surviennent sur le dessus du pied et au niveau des chevilles. Un œdème est un gonflement des tissus en raison d’un afflux de liquide entre les cellules. Généralement, les œdèmes sont repérés lorsque les personnes éprouvent des difficultés à se chausser. Les gonflements s’accentuent dans un contexte de chaleur ou en fin de journée ;
• de petits vaisseaux sanguins visibles sous la peau (télangiectasie). Dilatés sous l’effet de l’insuffisance veineuse, les petits vaisseaux sous la surface de la peau deviennent visibles, prenant parfois une forme arborescente. Les petites veines (veinules) apparaissent bleues ou violettes et les artérioles rouges.

Complications éventuelles des jambes lourdes

Il n’y a pas d’inquiétude particulière à avoir si vous souffrez de jambes lourdes. En revanche, il vous faut rester vigilant(e) car certains cas peuvent mener à des complications :

• si une seule jambe est concernée par un œdème et que ce dernier s’accompagne d’une douleur profonde ainsi que d’une sensation de chaleur, il convient de consulter au plus vite car ces symptômes sont évocateurs d’une phlébite ou d’un problème veineux localisé ; 
• lorsque les jambes lourdes sont liées à la présence de varices, il existe un risque de fragilisation de la peau qui peut mener à des infections cutanées susceptibles de faire apparaître un ulcère. On est alors face à une insuffisance veineuse chronique.

Les causes des jambes lourdes

Les jambes lourdes ne sont que rarement liées à des problèmes sérieux de santé. Pour expliquer leur survenue, on évoque plusieurs facteurs favorisant l’apparition de sensations de lourdeur, tels que la sédentarité, le surpoids et l’hérédité.

La chaleur et la sédentarité

La sensation de jambes lourdes peut être provoquée ou aggravée par des températures élevées ou une exposition prolongée au soleil. En effet, la chaleur est responsable de la dilatation des vaisseaux sanguins, ce qui entrave la capacité de ces derniers à renvoyer le sang vers le cœur. Les personnes vivant dans un logement avec un système de chauffage au sol ancien sont particulièrement sujettes à cette sensation, la température au sol pouvant excéder 30 °C selon le réglage du thermostat.

La sédentarité, c’est-à-dire le manque d’activité physique quotidienne, favorise aussi l’apparition de la sensation de lourdeur des jambes. Rester assis la majorité d’une journée, piétiner ou se maintenir debout ne permet pas aux vaisseaux d’effectuer convenablement le retour veineux habituellement entretenu par la marche.

Le surpoids et l’obésité

Les personnes en situation de surpoids ou atteintes d’obésité subissent une pression accrue au niveau des membres inférieurs, ce qui limite le retour sanguin. Or, cette insuffisance est en cause dans le phénomène des jambes lourdes. En outre, on a tendance à moins pratiquer d’activité physique lorsqu’on est en situation de surpoids et d’obésité, ce qui entretient ou accentue l’insuffisance veineuse.

Le sexe

Bien que l’insuffisance veineuse s’accentue chez tous les individus avec le vieillissement, la recherche indique que les femmes sont sujettes à une apparition plus fréquente et précoce de ce phénomène.

Bon à savoir :
Dans les jours précédant les règles, les femmes éprouvent davantage de sensations de jambes lourdes. En outre, au cours de la grossesse, les veines des membres inférieurs subissent une pression contraire de plus en plus forte, favorisant ces sensations.

L’hérédité

Si une maladie veineuse chronique est déjà présente au sein d’une famille, alors les chances de développer des sensations de lourdeur dans les jambes sont accrues, le risque augmentant selon le nombre de parents ayant précédemment contracté cette maladie.

Comment traiter les jambes lourdes ?

Il n’existe pas à ce jour de traitement médicamenteux efficace pour soigner les jambes lourdes. Toutefois, deux voies sont accessibles : la prévention, qui est recommandée en toute circonstance, et l’automédication, pour soulager soi-même les symptômes.

Les techniques de prévention

On prévient l’apparition les jambes lourdes ou la réduction de leur fréquence en adaptant les bons réflexes et en modifiant son mode de vie. Voici quelques techniques utiles :

• pratiquez une activité physique régulière pour favoriser une bonne circulation sanguine. Efforcez-vous de bouger une vingtaine de minutes par jour, en préférant dès que c’est possible la marche à toute alternative. Il est aussi recommandé de pratiquer un sport. Certaines disciplines sont particulièrement conseillées (vélo, danse, natation, gymnastique…) tandis que d’autres sont à éviter, en particulier les sports à reprises d’appuis trop violentes (tennis, basket-ball, course à pied) et ceux qui risquent de bloquer la circulation sanguine (judo, équitation) ; 
• n’exposez pas vos jambes à la chaleur. Évitez par exemple les bains chauds et autres saunas et hammams, la cire chaude épilatoire ou une exposition prolongée au soleil ;
• adoptez une alimentation équilibrée. Vos veines peuvent être congestionnées sous l’effet de certains aliments, l’alcool, le café, le thé ou les épices. Limiter la consommation de ces aliments réduira la fréquence et l’intensité de la sensation de lourdeur dans les jambes ;
• ne fumez pas, ou cessez de fumer. Si vous fumez, sachez que le tabac a un effet sur la tonicité de vos veines, qu’il participe à réduire. Prévenir le syndrome des jambes lourdes est donc une autre bonne raison d’arrêter de fumer ; 
• délaissez les vêtements trop serrés. Talons hauts, mi-bas, bottes hautes et ceintures trop ajustées entravent la circulation sanguine en comprimant les vaisseaux. Évitez au maximum les vêtements serrés, afin de maintenir une bonne circulation ;
• adaptez vos postures. Votre manière de vous tenir et de placer vos jambes, que vous soyez en position assise ou couchée, exerce une influence directe sur la qualité de votre circulation sanguine. Il est préférable de garder les jambes étendues lorsque vous êtes assis(e) ou couché(e) ; 
• ne restez pas debout, ni assis. Le mollet est l’une des pompes musculaires les plus puissantes du système sanguin. Lorsque vous marchez, vos mollets accélèrent le flux sanguin quittant vos jambes. Si vous êtes amené(e) à rester debout ou assis(e) sur une longue période, prenez donc l’habitude de faire des pauses afin de marcher quelques minutes pour activer la pompe musculaire de vos mollets ;
• prenez des précautions lors des longs trajets. Les voyages en avion accentuent les problèmes de circulation sanguine en vous obligeant à rester assis(e) sur des périodes prolongées. Si vous êtes sujet(te) aux jambes lourdes, portez systématiquement des bas ou chaussettes de contention lorsque vous prenez l’avion et levez-vous régulièrement pour activer le retour veineux. Si vous devez prendre l’avion et que l’on vous a déjà diagnostiqué des problèmes veineux, consultez votre médecin pour recueillir son avis. Ces recommandations valent pour tous les trajets nécessitant une position assise prolongée.

L’automédication

Au-delà des bonnes habitudes à prendre, si vos jambes lourdes en restent au stade de la sensation désagréable au quotidien et qu’elles ne recouvrent pas une pathologie plus grave, il reste alors possible de s’automédiquer : 

• pour soulager les symptômes, il peut être intéressant de se tourner vers des médicaments veinotoniques. Ces médicaments, qui ne doivent être pris que sur une courte période, atténuent la sensation de lourdeur en activant la circulation sanguine. Cependant, gardez à l’esprit qu’ils n’ont aucun effet sur les causes des jambes lourdes ; 
• la phytothérapie peut aussi être intéressante. Vous pouvez vous orienter vers des produits à base de graines et écorces du marronnier d’Inde, d’hamamélis, de petit-houx et de vigne rouge afin d’améliorer l’état général et la tonicité de vos vaisseaux sanguins ; 
• enfin, au niveau curatif, le seul dispositif véritablement reconnu reste la contention élastique. Les bas ou chaussettes de contention compriment les jambes dans le but d’améliorer le retour veineux. Porter ces bas diminue l’intensité des sensations de lourdeur, réduit les œdèmes et prévient la formation de varices. Consultez votre médecin afin qu’il vous conseille sur le modèle qui convient à votre situation. Sachez aussi que si les dispositifs de contention sont prescrits par ordonnance, leur coût est pris en charge par l’Assurance maladie.

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