Téléphone au volant : quels risques et quelles sanctions ?

Utiliser son téléphone au volant est une pratique très risquée et sanctionnée par le Code de la route. Pourtant, presque 7 automobilistes sur 10 reconnaissent utiliser leur téléphone en conduisant ⁽¹⁾. Rappel des dangers du téléphone au volant, des règles du Code de la route et des sanctions encourues.

Les dangers du téléphone au volant

Le téléphone au volant est désormais l’une des principales causes de mortalité routière après la vitesse et la conduite alcoolisée. Avec ou sans kit mains libres, même branché sur le Bluetooth de votre véhicule et relié à vos haut-parleurs, les risques du téléphone au volant sont bien réels et trop souvent sous-estimés :

• Répondre à un interlocuteur provoque, même sans s’en rendre compte, une distraction de l’attention, bien supérieure au fait de parler avec son passager : la perte d’information est 2 à 3 fois plus importante ⁽²⁾ ;
• Être en communication téléphonique entraîne une fixité du regard, source d’une baisse de vigilance et d’oubli des contrôles élémentaires (rétroviseurs, angles morts, champs latéraux…) ;
• Les personnes qui téléphonent enregistrent 30 % d’informations en moins qu’un conducteur qui ne téléphone pas ⁽²⁾. Le téléphone au volant entraîne donc une perception altérée des situations et des risques. On ne perçoit pas aussi bien qu’un véhicule est à l’arrêt, que l’on approche d’un passage piéton sur lequel une personne est en train de s’engager… ;
• Face à une situation imprévue, le temps de réaction d’un automobiliste qui téléphone au volant augmente de 50 % ⁽²⁾ en moyenne, rallongeant ainsi sa distance d’arrêt de façon significative ;
• Le conducteur au téléphone a tendance à réduire inconsciemment la distance de sécurité avec le véhicule qui le précède, et a plus de difficulté à respecter strictement sa voie de circulation ;
• Un automobiliste distrait par un appel peut avoir tendance à augmenter sa vitesse sans s’en rendre compte.

Bon à savoir : Téléphoner au volant est responsable de pas moins d’un accident corporel sur 10 et multiplie par 3 le risque d’accident ⁽²⁾.

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Les SMS au volant : un danger extrême

Lire un message en conduisant multiplie au moins par 23 le risque de provoquer un accident ! ⁽²⁾ 

Prendre connaissance d’un texto au volant, même si le message est très court, vous contraint à quitter la route des yeux pendant au minimum 5 secondes. En ville, par exemple, à 50 km/h, ces 5 secondes représentent 70 mètres parcourus sans aucun contrôle des risques ou obstacles devant vous (voiture à l’arrêt, piéton qui traverse, virage sec…).

Répondre à un SMS (ou un mail) au volant est donc totalement à proscrire… pourtant, les automobilistes français ne semblent pas bien tenir compte de ce risque majeur. 30 % d’entre eux reconnaissent envoyer ou lire des textos ou des mails au volant ! ⁽¹⁾.

À retenir : Placer l’écran de son smartphone dans son champ de vision pour regarder, par exemple, des vidéos, un jeu ou toute autre application en conduisant, est formellement interdit. Seule l’utilisation du smartphone en fonction GPS est admise par le Code de la route, car considérée comme une aide à la conduite.

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Ce que dit le Code de la route sur le téléphone au volant

• Un téléphone tenu à la main au volant : la loi interdit strictement cet usage. L’article R 412-6-1 du Code de la route indique en effet qu’on ne peut pas conduire avec un téléphone à la main, que vous le consultiez ou non ;
• Oreillettes ou écouteurs Bluetooth : leur utilisation est prohibée depuis le 1^er juillet 2015 (art. R 412-6-1 du Code de la route), comme tout « dispositif susceptible d’émettre du son à l’oreille », au volant d’une voiture ou en conduisant un deux-roues. Seule exception : le port d’appareils auditifs ;
• Dispositifs Bluetooth intégrés aux véhicules (avec micro et le son passant par les enceintes), sans autre accessoire : leur usage est toléré uniquement pour recevoir des appels, tout comme les dispositifs intégrés au casque pour les conducteurs de moto. La Sécurité routière alerte toutefois sur les dangers liés à l’inattention vus plus haut.

Bon à retenir : Même à vélo, il est formellement interdit de tenir son téléphone à la main, ou d’utiliser tous types d’écouteurs ou de casques, y compris en laissant une oreille libre. Cela peut entraîner des sanctions.

Les sanctions encourues si vous utilisez votre téléphone au volant

Rappelons-le : utiliser son téléphone au volant est, avant tout, un danger grave et une prise de risque inconsidérée pour le conducteur, ses passagers et les autres usagers de la route. Cette pratique est aussi sanctionnée légalement. Quelle que soit l’infraction commise concernant l’utilisation de son téléphone en conduisant, vous êtes passible :

• D’une amende forfaitaire de 135 € ;
• D’un retrait de 3 points sur votre permis.

L’utilisation d’un écran (hors fonction GPS) en conduisant entraîne une amende pouvant atteindre 1 500 € (3 000 € en cas de récidive) et un retrait de 3 points sur le permis du conducteur. L’appareil est aussi saisi lors de la constatation de l’infraction et, en cas de condamnation, définitivement confisqué (article R.412-6-2 du Code de la route). 

Depuis le 22 mai 2020, lorsqu’un conducteur est interpellé pour une infraction liée à l’usage du téléphone au volant (conversation téléphonique, envoi d’un SMS, réseaux sociaux…), et qu’il a commis en même temps une autre infraction, les forces de l’ordre peuvent retenir immédiatement à titre conservatoire son permis de conduire pendant une période de 72 heures.

Le préfet pourra alors prendre un arrêté de suspension du permis de conduire pour une période de 6 mois au plus, ou de 1 an en cas d’accident de la circulation ayant entraîné la mort d’une tierce personne ou occasionné un dommage corporel.

Le conducteur interpellé se verra verbalisé pour son ou ses infractions par amende forfaitaire, qu’il pourra contester par la suite devant le tribunal de police, et se verra sanctionné d’un retrait de points.