Somnolence au volant : repérer et lutter contre l’hypovigilance

L’hypovigilance est un état de manque de vigilance au volant en raison de la somnolence. Celle-ci est responsable d'un accident mortel sur trois sur autoroute. Ce facteur d’accident souvent négligé peut affecter n’importe quel conducteur. Découvrez-en les causes et comment y remédier pour rouler en sécurité.

Les principales causes de l’hypovigilance

L’hypovigilance est un facteur d’accident souvent négligé, alors que plus d’un tiers des conducteurs expérimentent un épisode de somnolence sévère au volant dans l’année⁽¹⁾.

Pourquoi est-ce si fréquent ? La plupart des conducteurs ont tendance à surestimer leur capacité à rester éveillé. Or, les Français dorment en moyenne 30 minutes de moins qu’il y a une dizaine d’années et emmagasinent ce que les spécialistes appellent une dette de sommeil. Trop de personnes ne dorment donc pas les 7 à 9 heures nécessaires à un organisme adulte.

Plus d’un tiers se contenteraient même de moins de 6 heures de sommeil. À cette dette de sommeil s’ajoutent le stress accumulé lié au travail, le temps de transport quotidien, la circulation durant les bouchons. Les périodes plus monotones, comme la conduite sur autoroute, sont particulièrement propices à l’hypovigilance : sur ces voies rapides, 63 % des accidents survenus ou évités de justesse sont liés à la somnolence⁽¹⁾.

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Comment se manifeste l’hypovigilance ?

Fatigue et somnolence doivent être différenciées. On peut être fatigué après une longue journée, sans pour autant risquer de s’endormir en conduisant. En revanche, même sur un court trajet, ressentir une difficulté à rester éveillé représente un véritable risque.

Les signes d’hypovigilance sont les suivants :

• Bâillements fréquents ;
• Paupières lourdes et picotements des yeux ;
• Fatigue musculaire ;
• Raidissement de la nuque ;
• Fautes d’inattention (oubli de clignotant, freinages retardés, difficultés à rester sur sa voie) …

Les études montrent que, lorsque ces signes surviennent, les réflexes d’un conducteur sont déjà altérés et il peut rouler plus vite, sans même s’en rendre compte.  Le risque d’avoir un accident serait même 8 fois plus important lorsqu’on est somnolent au volant⁽²⁾.

Dès que ces symptômes de somnolence au volant surviennent, ils doivent être pris au sérieux. Car l’étape suivante est encore plus périlleuse avec un risque accru d’endormissement au volant de 3 à 4 secondes. Ces épisodes dits de "micro-sommeil" peuvent être la cause d’accidents graves.

Une seule solution si vous ressentez l’un de ces signes d’endormissement au volant : vous arrêter dès que possible dans un endroit sécurisé – une aire d’autoroute par exemple - pour vous reposer au minimum un quart d’heure. Et ne reprendre la route que lorsque vous ne ressentez vraiment plus de symptôme.

Bon à savoir : 17 heures passées sans dormir auraient les mêmes conséquences sur un conducteur que 0,5 gramme d’alcool dans le sang selon la Sécurité routière. Et des impacts identiques sur son attention et ses réflexes…

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Comment prévenir le risque d’endormissement au volant ?

Boire un café, écouter de la musique fort ou ouvrir la fenêtre pour créer un gros filet d'air... tous les automobilistes connaissent ces astuces. Elles sont hélas insuffisantes pour lutter contre  l’hypovigilance.

Soyez à l'affût des signes précurseurs d’endormissement au volant. De simples bâillements répétitifs doivent déjà vous alerter et vous inciter à vous arrêter. Voici quelques conseils pour éviter de s’endormir au volant :

• Soignez votre repos avant de prendre la route. Préparez votre voyage plusieurs jours à l’avance et reposez-vous un maximum de nuits en respectant une durée de sommeil minimale de 7 à 8 heures (ou plus) ;
• Évitez de prendre la route de nuit. Pendant les périodes de vacances, il est souvent tentant de voyager de nuit pour éviter les embouteillages. Mais vous ne tenez alors pas compte du rythme physiologique de votre corps qui vous pousse à vous endormir plus facilement après le coucher du soleil. Partir la nuit, c’est donc augmenter ses risques d’accident liés à l’hypovigilance ;
• N’entamez jamais un long trajet juste après une journée de travail. Non seulement vous serez fatigué, mais votre esprit sera encore distrait par des questions liées à la journée que vous venez de terminer ;
• Respectez impérativement la règle d’une pause toutes les 2 heures. Conduire pendant des périodes plus longues augmente le risque de somnolence au volant ?;
• Passez le volant sans attendre à un autre conducteur aux premiers signes de fatigue ;
• Si vous êtes le seul conducteur et que vous ressentez une quelconque fatigue, imposez-vous une micro-sieste de 15 minutes sur une aire d’autoroute ou dans un endroit sécurisé. Veillez à ne repartir qu’une fois suffisamment reposé.

Les comportements à proscrire pour éviter la somnolence

Certaines erreurs peuvent augmenter les risques liés à l'hypovigilance :

• Une vitesse excessive ajoute de la fatigue supplémentaire et peut faciliter l’endormissement au volant. Elle contraint en effet le cerveau à un surcroît d’efforts pour traiter un plus grand nombre d’informations en un minimum de temps.
• La prise de certaines catégories de médicaments, telles que les somnifères, les antihistaminiques et les anxiolytiques, peut augmenter le risque d’endormissement au volant. La somnolence est un des effets secondaires d’environ un tiers des molécules commercialisées en pharmacie. Assurez-vous toujours que la boîte de vos médicaments n’affiche aucun pictogramme indiquant qu’ils pourraient nuire à votre capacité à conduire.