Qu’est-ce que l’endométriose ?

Caractérisée par la présence inappropriée, dans le corps, de fragments de la muqueuse de l’utérus, l’endométriose est une maladie féminine, inflammatoire et chronique. Elle a notamment pour conséquences des douleurs intenses et des troubles de la fertilité. La Mutuelle Ociane Matmut vous informe sur cette maladie, qui touche 10 % des femmes en âge de procréer.

Les causes de l’endométriose

L’endométriose est caractérisée par la migration de fragments d’endomètre, c’est-à-dire de tissu de l’utérus, vers d’autres parties du corps. Pourquoi ces déplacements ? On ne le sait pas précisément, car l’endométriose est une maladie étudiée depuis peu et dont on ne comprend pas encore tous les mécanismes. Elle pourrait être causée par de multiples facteurs, d’ordre génétique, hormonal et environnemental. 

Bon à savoir :
Bien que fréquente, et connue depuis longtemps (elle a été décrite pour la première fois en 1860), l’endométriose est restée une maladie peu étudiée, voire taboue, car exclusivement féminine. Heureusement, depuis quelques années, les choses changent. Le gouvernement a mis en place en 2022 une stratégie nationale de lutte contre l’endométriose.

L’endomètre, responsable de l’endométriose, qu’est-ce que c’est ?

L’endomètre est la muqueuse richement vascularisée qui tapisse les parois internes de l’utérus. Il comporte deux couches de cellules. La première, appelée « couche basale », recouvre en permanence l’utérus. C’est elle qui génère la seconde, dite « couche fonctionnelle ».

Après l’ovulation, la couche fonctionnelle s’épaissit en se gorgeant de sang afin de se préparer à accueillir l’éventuelle nidation d’un ovule fécondé. Si la fécondation n’a pas lieu, elle se délite avant d’être évacuée par le vagin sous forme de saignements, les règles. Il est probable que cette couche fonctionnelle soit responsable de l’endométriose.

Endométriose : que se passe-t-il dans le corps ?

Il arrive que des cellules endométriales migrent en dehors de l’utérus et circulent dans le corps, jusqu’à se retrouver plus loin dans l’abdomen ou même dans d’autres parties du corps. On n’explique pas encore ce phénomène de migration, même si différentes hypothèses sont en cours d’investigation.

Ce qui est sûr, c’est que ces cellules provoquent sur place une réaction inflammatoire et provoquent des lésions qui saignent au moment des règles. L’endométriose est ainsi une maladie hormonodépendante puisqu’elle est liée au cycle ovarien, lui-même dépendant des hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone).

Qui peut être concerné par l’endométriose ?

Elle touche au moins 10 % des femmes en âge de procréer. Les premiers symptômes de l’endométriose peuvent se manifester dès le début de la puberté et l’apparition des premières règles. Elle peut durer jusqu’à la ménopause avec des périodes plus ou moins douloureuses au cours de la vie.

 Le risque d’endométriose est plus élevé chez les femmes qui ont des cycles menstruels courts avec des règles abondantes ou chez celles qui n’ont jamais eu de grossesse. En revanche, il est diminué chez celles qui prennent un contraceptif oral (donc hormonal).

Les symptômes de l’endométriose

L’endométriose est une maladie qui peut passer inaperçue pendant des années avant d’être révélée à la suite d’examens destinés à expliquer des troubles de la fertilité. Mais le plus souvent, elle s’accompagne de douleurs intenses au moment des règles ou à l’occasion de rapports sexuels.

Bon à savoir :
Jusqu’à présent, il s’écoulait en moyenne 7 ans entre le constat des premiers symptômes de l’endométriose chez une femme et la pose du diagnostic. Notamment parce que la douleur des femmes pendant les règles a longtemps été ignorée ou considérée comme « normale ». Avec la médiatisation de cette maladie depuis quelques années et la libération de la parole à son sujet (notamment chez certaines célébrités), on peut espérer que désormais cette maladie sera moins source d’errance médicale.

Des douleurs intenses pendant les règles

L’endométriose est avant tout caractérisée par des douleurs intenses au moment des règles. L’intensité de la douleur dépend du ressenti de chaque femme, pas nécessairement du nombre de lésions, mais surtout de leur étendue et de leur emplacement (selon les organes atteints).

Des douleurs intenses au moment des rapports sexuels

Les douleurs associées à l’endométriose peuvent également être ressenties ou accentuées au moment des rapports sexuels, en particulier ceux avec pénétration, par exemple lorsque la verge entre en contact avec des lésions situées au fond du vagin.

Des douleurs dans le ventre et ailleurs

Les douleurs liées à l’endométriose sont principalement localisées dans la région pelvienne (trompes utérines, ovaires, vagin…) et dans le rectum. Elles peuvent aussi être ressenties au niveau du côlon, voire de l’intestin grêle, et dans d’autres organes de l’abdomen comme la vessie.

Il arrive que les cellules de l’endomètre migrent à grande distance de l’utérus et provoquent des lésions dans des organes tels que les poumons, voire le cerveau.

Comment être sûr qu’il s’agit d’endométriose ?

Il n’est pas normal de souffrir intensément pendant les règles ou les rapports sexuels. Prenez rendez-vous auprès de votre médecin généraliste ou directement auprès de votre gynécologue pour une consultation. Afin de préciser le diagnostic, des examens complémentaires tels qu’une échographie sont susceptibles de vous être prescrits.

Bon à savoir :

Un test salivaire permettant de diagnostiquer en quelques jours seulement l’endométriose a récemment été mis au point par une équipe de chercheurs français. Déjà disponible en Suisse depuis le 1er juin 2022, ce test est en attente de validation par la Haute Autorité de Santé (HAS) afin de pouvoir être utilisé en France (sur prescription médicale).

Les conséquences de l’endométriose

Du fait de l’intensité des douleurs qu’elle est susceptible de provoquer, l’endométriose est une maladie chronique qui peut être particulièrement invalidante pour la vie personnelle et professionnelle.

Endométriose et dégradation de la qualité de vie

En période de règles, l’intensité des douleurs peut empêcher de vivre une journée normale, d’effectuer les tâches du quotidien, de se rendre au travail…
L’endométriose a aussi une influence sur la qualité de la vie sexuelle, du fait des douleurs constatées pendant les rapports.

Cette maladie a par conséquent également un impact non négligeable sur le moral des femmes qui en souffrent. Cet impact était probablement encore plus élevé avant que cette maladie ne soit médiatisée, car les règles sont longtemps demeurées un sujet dont on ne parlait pas.

Bon à savoir :
Les personnes souffrant des formes les plus sévères d’endométriose peuvent bénéficier d’un accès à une prise en charge à 100 % au titre d’une affection longue durée inscrite sur la liste ALD 31.

Endométriose et troubles de la fertilité

L’autre conséquence importante de l’endométriose réside dans les troubles de la fertilité qu’elle est susceptible de provoquer. Entre 3 et 5 femmes sur 10 atteintes d’endométriose subissent de tels troubles. La même proportion de femmes ayant des troubles de la fertilité souffrent aussi d’endométriose.

Les soins et les traitements contre l’endométriose ?

Pour traiter l’endométriose, on peut entreprendre d’agir sur les symptômes et sur les causes. Soigner les symptômes de l’endométriose passe principalement par la prise d’antidouleurs. Et pour agir sur la cause, il faut se tourner vers un traitement hormonal afin d’empêcher la formation ou le saignement des lésions douloureuses, voire de la chirurgie pour retirer les fragments d’endomètre qui les provoquent.

Comment soulager les douleurs au quotidien ?

Généralement prescrit en première instance, le paracétamol ne suffit pas nécessairement à soulager des douleurs causées par l’endométriose. 
Étant donné que cette maladie est inflammatoire, des inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène, peuvent être prescrits. Attention toutefois, ces médicaments présentent de nombreuses contre-indications et des effets secondaires s’ils sont pris sur le long terme. Si cela ne suffisait toujours pas, la prescription d’antalgiques plus puissants, à utiliser eux aussi avec précaution, peut être envisagée.

En parallèle de ce traitement de l’endométriose médicamenteux, le recours à des médecines douces peut contribuer à améliorer la prise en charge de la douleur : hypnose, acupuncture, yoga…

Endométriose et traitement hormonal

Soulager les douleurs dues à l’endométriose est une chose, empêcher les lésions de se former en est une autre. On l’a vu, l’endométriose est une maladie hormonodépendante car les lésions évoluent au cours du cycle menstruel. Un traitement hormonal peut donc être mis en place pour provoquer l’arrêt des règles, et par conséquent entraîner la régression des lésions et le soulagement des douleurs. Il peut consister en la prise d’une pilule contraceptive œstroprogestative ou la pose d’un stérilet, ou bien passer par d’autres médicaments ou dispositifs en fonction de chaque situation.

Endométriose et traitement chirurgical

Si les traitements médicamenteux échouent à soulager la douleur ou que l’endométriose s’accompagne de troubles sévères de la fertilité, un traitement chirurgical peut être envisagé afin de supprimer les lésions.

L’acte chirurgical est plus ou moins lourd selon le nombre de lésions, leur étendue et leur emplacement. Après l’opération, un traitement hormonal est généralement prescrit pour limiter le risque de récidive.

Peut-on soigner définitivement l’endométriose ?

Malheureusement, à ce jour, il n’existe pas de traitement définitif de l’endométriose, qui est donc une maladie potentiellement récidivante.

Les traitements hormonaux ou chirurgicaux actuels permettent toutefois de préserver la qualité de vie pendant plusieurs années. Et de manière générale, à la ménopause, l’endométriose régresse d’elle-même, voire disparaît complètement puisqu’il n’y a plus de règles, mais on observe parfois des lésions résiduelles et donc la persistance de certaines douleurs.

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