Annuler
Menu
Accueil / Assurance Auto / Conseils / Mouse jacking : tout sur le vol de voiture 2.0

Mouse jacking : tout sur le vol de voiture 2.0

Publié en décembre 2020 - Mis à jour en février 2024

En matière de vols de voiture, les méthodes « à l’ancienne », avec bris de vitre ou crochetage de serrure, sont en passe de laisser la place au mouse jacking. Cette technique remplace l'effraction brutale par le numérique. Mais qu’en est-il en détail ? De quelles failles de sécurité profitent les malfaiteurs ? Peut-on y remédier ? Et quid de l’indemnisation face à ces vols 2.0 ? La Matmut vous éclaire.

Le mouse jacking, c’est quoi ?

Littéralement, «mouse jacking» signifie en français : « vol à la souris ». Il s’agit d’une technique de vol sophistiquée qui permet de dérober une voiture sans violence ni effraction à partir du système électronique de bord. L’animal mentionné dans l’expression anglaise « mouse jacking » (mouse : souris) est donc bien l'accessoire de l’ordinateur : le mouse jacking est du vol à la souris.

C’est en effet grâce à des outils et logiciels spécialisés que les délinquants désactivent la sécurité informatique des véhicules, soit pour en dérober le contenu, soit pour en prendre le volant et repartir sans éveiller le moindre soupçon.

Une technique diablement efficace : le vol à la souris est bien un piratage informatique. Il est devenu en quelques années la méthode la plus prisée des malfaiteurs, à cause de la modernisation constante du parc automobile. Selon les derniers chiffres disponibles (1), dans 70 % des cas, le voleur est entré dans le véhicule sans effraction visible.

Vol de voiture : les différents modes opératoires de vol à la souris

Si le mouse jacking prospère… c’est que nos voitures bardées d’électronique présentent de sérieuses failles de sécurité.

Est-il possible d'ouvrir une voiture sans effraction ?


Récemment, le très sérieux Automobile-Club Allemand (ADAC) pointait ainsi du doigt la vulnérabilité de nombreux modèles, toutes marques confondues : sur 500 voitures testées, seules 5 % ont résisté au piratage.

En cause : la généralisation des systèmes d’ouverture et de démarrage sans contact qui certes facilitent la vie des automobilistes… mais aussi celle des délinquants.

Qu'est-ce que le vol à la souris ? 2 cas concrets


Pour peu qu’ils aient investi dans le matériel permettant de reprogrammer des clés ou des cartes (PC portable, logiciel pirate, boitier amplificateur de mouse jacking ou brouilleur d’ondes), voilà ces voleurs 2.0 prêts au vol à la souris. Les modes opératoires sont bien identifiées. Voici deux cas de mouse jacking classiques :

  • Après avoir suivi discrètement une voiture convoitée, le voleur attend que son propriétaire en descende et active aussitôt un brouilleur d’ondes électroniques. Celui-ci empêche la fermeture automatique des portières. Tandis que le conducteur s’éloigne, rassuré par le "bip" de sa clé, le délinquant s’installe dans le véhicule. Il n’aura besoin que de quelques minutes pour pirater le système de bord, programmer de nouvelles clés puis démarrer ;
  • Le voleur sonne chez le propriétaire d’un véhicule et échange avec lui quelques mots sous un prétexte quelconque. Le délinquant repère en fait si la clé du véhicule est posée près de l’entrée ou d’une fenêtre. L’intérêt ? Toute clé électronique communique régulièrement par radio avec « sa » voiture. Il suffit donc d’intercepter ce signal via un boitier de mouse jacking et de répliquer les ondes émises par la clé pour ouvrir et démarrer le véhicule. Cette technique spécifique porte le nom de "relay attack".

À lire aussiVols et tentatives de vol de voiture en France : les chiffres

Vol de voiture sans effraction : que deviennent les véhicules dérobés par mouse jacking ?

Dérobées sans casse ni effraction, les voitures dérobées grâce au mouse jacking ou vol à la souris atterrissent le plus souvent sur le marché de l’occasion. Non sans avoir subi un sérieux « lifting ».

Pour revendre les véhicules, les malfrats doivent d’abord leur donner toutes les apparences de la légalité, à l’aide de papiers, volés sur des modèles identiques (même marque, même modèle…). L’opération est souvent facilitée par des conducteurs imprudents laissant leurs papiers de voiture dans la boîte à gants, de peur de les égarer ou d’avoir à payer une amende pour non-présentation de documents.

Reste à mettre les véhicules volés en conformité avec leurs nouveaux papiers. C’est l’étape du « maquillage », généralement confiée à un mécanicien peu scrupuleux. Il s’agit de refrapper les numéros de série sur la carrosserie, d’enlever le pare-brise (où les numéros sont parfois inscrits) pour en poser un neuf, et changer les étiquettes constructeurs, présentes dans les portes.

Ces modifications effectuées, les malfaiteurs n’ont plus qu’à obtenir une nouvelle carte grise, faire réimmatriculer la voiture et la mettre en vente sur des sites d’occasion. Dès lors, impossible pour le nouvel acheteur d’en soupçonner l’origine réelle, sauf à être expert en la matière ou à démonter le véhicule !

À lire également : Les voitures les plus volées en 2023

Comment lutter contre le mouse jacking ?

Si le mouse jacking, via boitiers électroniques et autres outils numériques, exige des malfrats une certaine expertise technique, les solutions pour s’en prémunir restent plutôt simples.

Ces quelques réflexes peuvent vous permettent de limiter les risques de vols à la souris sans malmener votre budget :

  • Munissez-vous d’une canne antivol. Cet objet métallique, qui se ferme à clé, permet de rendre le volant inutilisable. Dès lors, même si le voleur parvient à activer le démarrage électronique de votre voiture, il ne pourra pas la conduire ! Voilà un moyen certes rudimentaire mais néanmoins efficace pour se protéger du mouse jacking ;
  • Installez un traceur GPS couplé à une application installée sur votre smartphone. En cas de vol, il facilitera la recherche et la localisation du véhicule. À noter d'ailleurs que les véhicules récents sont de plus en plus souvent directement géolocalisés par les applications constructeurs que les automobilistes installent sur leur smartphone. Pour l'utilisateur, cette fonctionnalité s'avère aussi pratique pour retrouver l'endroit où est garée la voiture que pour la localiser si elle est volée ;
  • De préférence, fermez votre véhicule à l’aide de la clé plutôt qu’avec le bip de la télécommande (ou clé) : un brouilleur d’ondes ne peut pas empêcher la fermeture des portes dans ce cas-là  ;
  • Évitez de laisser les papiers du véhicule et, encore moins, un double des clés dans la boîte à gants ;
  • Chez vous, rangez vos clés de voiture dans un étui anti-ondes, souvent appelé aussi étui anti RFID (voir aussi Bon à savoir plus bas) ; 
  • Protégez la prise OBD (On Board Diagnostic). Cet accès à l'ordinateur de bord, normalement employé par votre garagiste pour des diagnostics techniques, est situé dans l’habitacle. Il peut être préservé avec une protection ou un bloqueur de prise ;
  • Garez-vous, autant que possible, dans un parking ou un garage fermé, afin de limiter les accès au véhicule ;
  • Si vous êtes contraint de stationner en extérieur, pensez à vérifier manuellement la fermeture des portières avant de vous éloigner de votre voiture ;
  • Évitez de confier ou prêter votre véhicule à des inconnus. Ils peuvent facilement faire des doubles de la clé d’origine et de la carte grise puis revenir plus tard voler le véhicule.

Bon à savoir : Les clés des auto les plus récentes peuvent être plus sécurisées grâce à un passage en "mode éco".
Ce mode éco contraint en effet la clé à ne plus émettre d'ondes jusqu'à ce que vous la sollicitiez à nouveau (par exemple pour ouvrir les portières). Rendue ainsi "silencieuse, la clé ne peut plus être "interrogées" à distance par un malfaiteur ! (technique du "relay attack" vue plus haut).

Pour découvrir la manipulation activant le mode éco de votre clé auto, consultez le manuel de votre véhicule. Et, en bonus de ce "mode éco", les piles alimentant vos clés durent plus longtemps !

À lire aussi : 10 conseils pour protéger votre voiture des vols

Vol de voiture sans effraction : les démarches

Votre voiture vient d’être volée par mouse jacking ? Les démarches à effectuer sont les mêmes que pour un vol dit « classique ». Vous devez :

  • Porter plainte le plus rapidement possible auprès des forces de l’ordre. Idéalement dès la connaissance des faits. Et dans les 24 heures suivant le vol ;
  • Prévenir votre assureur et lui transmettre une déclaration de vol. Attention : celle-ci doit être accompagnée de votre dépôt de plainte.

Pour compléter : Vol de voiture : que faire ? Assurance et déclaration

Assurance et mouse jacking : quelle indemnisation ?

À son apparition, le mouse jacking n’a pas été sans poser problème aux assurés comme aux assureurs. En l’absence d’effraction physique, difficile en effet faire la différence entre une victime de bonne foi et un assuré indélicat, cherchant à obtenir une indemnisation… alors qu’il possède toujours le véhicule prétendument volé.

Quel moyen de preuve face au vol à la souris ? Par précaution, la plupart des contrats ont longtemps stipulé dans leurs conditions générales que : « le vol sans effraction du véhicule n’est pas garanti ». Mais l’inflation alarmante des cas de mouse jacking et la multiplication des litiges ont amené les acteurs du marché et la jurisprudence à évoluer.

Concrètement, votre contrat d’assurance auto peut désormais garantir, sous certaines conditions, le vol par mouse jacking. C'est le cas de plusieurs formules d'assurance auto que vous propose la Matmut

L’intervention d’un expert automobile sera quoiqu'il en soit cruciale pour déterminer si le véhicule a fait – ou non – l’objet d’une effraction.

Découvrez l'offre : Les garanties de l'assurance auto Matmut

La Matmut vous accompagne

Avec ces trois formules Tiers-Vol-Incendie, Tous Risques ou Tous Risques Plus le contrat Auto 4D de la Matmut assure votre voiture contre le vol(2).

Devis et souscription en ligne

(1) Source : Baromètre 2023 Argos (Groupement des assureurs français pour l’identification et la restitution des véhicules volés) du vol de véhicule en France.

(2) vol : soustraction frauduleuse du véhicule assuré consécutive à l’effraction de celui-ci, y compris en cas d’utilisation de tout instrument pouvant actionner le dispositif de fermeture sans le forcer ni le dégrader.
Est assimilé à l’effraction l’usage de fausses clés ou de tout instrument pouvant être frauduleusement employé pour actionner un dispositif de fermeture sans le forcer ni le dégrader.