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La charge mentale : qu’est-ce que c’est ?

Publié en juin 2022

Les courses, les vaccins, devoirs, carnets de notes signés des juniors, lessives, rangements du linge, paiements du loyer… Nous avons tous des listes de tâches à accomplir. Des « À faire » qui, au quotidien, se multiplient à l’infini. C’est ça, la charge mentale : cette obligation de devoir penser à tout, tout le temps et pour tous les membres de la famille. De mener en permanence une « double journée » pour assurer l’intendance et la logistique familiale. Cette charge de travail n’est pas mince : 34 heures hebdomadaires selon l’Insee. Et c’est en large majorité sur les femmes que ces tâches – et donc la charge mentale qui les accompagne – pèsent. Au risque de provoquer souffrance et parfois même burn-out.

Définition et chiffres de la charge mentale

C’est la chercheuse québécoise Nicole Brais qui a défini cette charge mentale. Il s’agit d’un « travail de gestion, d’organisation et de planification qui est à la fois intangible, incontournable et constant, et qui a pour objectif la satisfaction des besoins de chacun et la bonne marche de la résidence. »

 En France, c’est la dessinatrice et chroniqueuse Emma qui a popularisé la charge mentale, surmenage domestique sournois construit sur une inéquitable répartition des tâches du quotidien. Car, malgré nombre d’avancées sociétales, la distribution des obligations familiale demeure inégale. Les femmes prennent en charge 64 % du travail domestique et 71 % des tâches parentales (données Insee 2010) !

La charge mentale des femmes

Même si les hommes prennent aujourd’hui une part plus importante des tâches de la maison, ils semblent bien, consciemment ou non, désigner leur compagne comme responsable de l’intendance familiale. C’est sur elle, sur son bien-être, que cette « double journée » pèse donc.

La charge mentale est d’autant plus pesante que cette liste interminable de « À faire », cette sensation de « ne pas s’en sortir », est soutenue par un phénomène cognitif identifié. Il s’agit de l’effet Zeigarnik que sa découvreuse, la russe Bluma Zeigarnik résumait ainsi « Nous retenons beaucoup mieux les tâches non terminées que les tâches terminées. » Autrement dit, tant qu’une tâche n’est pas accomplie, elle ne laissera pas de repos à l’esprit.

Cette charge mentale pesant sur les femmes n’impacte pas que leur quotidien. Elle se répercute aussi sur l’exercice de leur activité professionnelle et risque de le pénaliser.

Existe-t-il une charge mentale professionnelle ?

Si la charge mentale « domestique » est déjà étudiée depuis quelques années, celle trouvant ses racines dans la pratique professionnelle est en revanche scrutée depuis moins de temps. C’est d’ailleurs une manifestation que l’avènement du télétravail lors de la pandémie Covid, a rendue plus perceptible.

Selon une étude Ifop/Mooncard réalisée fin 2021 sur plus de 1000 cadres, cette charge mentale professionnelle a déjà une définition. Il s’agit du « fait d’être mentalement préoccupé par des considérations d’ordre professionnel, y compris en dehors de ses horaires de travail. »

Et comme pour la charge mentale domestique, les femmes sont, là encore, sur le front. Près de la moitié (44 %) des mères de famille interrogées affirment ainsi avoir « souvent » l’impression de ne pas s’en sortir (31 % des pères de famille). Et 85 % des femmes avec enfant à charge « éprouvent des difficultés à concilier vie personnelle et professionnelle. »

La charge mentale infiltrée dans l’intimité

Les préoccupations parasites de la charge mentale professionnelle s’infiltrent partout. Y compris, lors des moments d’intimité d’un couple. Ainsi, 18% des femmes cadres interrogées par l’Ifop disent penser au travail en faisant l’amour (contre 14 % des hommes).

Cette omniprésence têtue des préoccupations professionnelles entraîne, « cadeau » bonus, d’immanquables frictions relationnelles. Ainsi, toujours selon l’Ifop, 90 % des personnes reconnaissant penser au travail pendant l’amour confient aussi affronter des tensions dans leur couple…

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Charge mentale : quels sont les symptômes ?

Les avertisseurs d’une charge mentale trop importante peuvent être multiples. La liste ci-dessous n’est pas exhaustive.

Les signaux forts

  • Le signe le plus évident c’est une fatigue importante qui s’installe dans le temps et pèse dès le réveil ;
  • cela peut être le sentiment diffus, mais paniquant de « ne pas s’en sortir », de se sentir dépassé. De ne jamais « y arriver ». Une sensation d’autant plus obsédante que la personne en souffrance a l’impression de ne pas avoir un moment pour penser à elle-même ;
  • lorsque le sommeil est perturbé par des pensées parasites type inscrire des choses sur les listes des tâches à faire ;
  • lorsque le corps envoie des signaux avertisseurs (psoriasis, urticaire), pleurs fréquents et sans raison apparente.

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Les signaux faibles

Certains avertisseurs peuvent être moins puissants, il ne faut pas pour autant les négliger. Car eux aussi témoignent d’une charge mentale devenant douloureuse.

  • lorsque, par exemple, on pense devoir envoyer mails ou SMS à son conjoint pour ne pas qu’il oublie ses tâches domestiques (aller chercher les enfants à l’école, passer l’aspirateur…) ;
  • lorsque l’on doit toujours achever soi-même les tâches assignées à son conjoint (par exemple : étendre le ligne qu’il a passé en machine).

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Manifestations de la charge mentale professionnelle

Pour la charge mentale professionnelle, l’étude Ifop relève deux signes spécifiques à surveiller de près. Ils s’additionnent à la classique sensation de se sentir dépassé :

  • la difficulté à dormir à cause du travail ; 
  • penser au travail en faisant l’amour.

Comment diminuer la charge mentale ?

Plusieurs moyens de lutter contre cette charge mentale existent. Ils ne s’excluent pas les uns les autres : 

  • organisez vos priorités : votre « to do list » des choses à faire doit être limitée à quelques tâches et surtout ne pas déborder d’items, source d’anxiété et d’angoisse. Pensez à hiérarchiser et limitez-vous aux seules tâches vraiment prioritaires ;
  • faites-vous aider : il faut évoquer avec votre conjoint et vos enfants l’organisation familiale et se mettre d’accord pour une répartition équitable des tâches. Celles qui sont déléguées devront être prises en charge en totalité. Par exemple, si c’est votre compagnon qui descend les poubelles, c’est lui aussi qui s’occupera de remplacer les sacs poubelle et se chargera de les acheter ;
  • lâchez prise : lorsque le conjoint a en charge tels points de l’intendance familiale, vous devez le laisser faire sans tenter d’intervenir ou de « passer derrière ». Même si sa manière de faire ne correspond pas à vos standards ;
  • forcez le temps : vous devez instituer des moments rien que pour vous, les ancrer dans le temps. Et y déroger le moins possible par la suite. Cela peut être, par exemple, un temps de lecture, une sortie détente, un massage, faire du sport… ;
  • ne pas en faire trop : La Matmut vous rappelle que l’OMS (Organisation mondiale de la santé) recommande, pour préserver sa santé, un maximum de 48 heures d’activité par semaine. Un total où sont incluses les heures de travail… Gardez en tête un indicateur fort comme un objectif vers lequel tendre au maximum ;
  • pensez aux futures générations : apprenez à vos enfants, particulièrement aux garçons, que le labeur domestique est l’affaire de tous. Et que les femmes ne sont en rien prédestinées à devenir les « chefs de projet » de la logistique familiale.

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