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L’infarctus du myocarde : le reconnaître et réagir

Publié en juin 2022

En France, un tiers des décès sont d'origine cardiovasculaire. Mais selon l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), si la population était mieux formée, 5 000 personnes pourraient être sauvées chaque année. En cas d’infarctus, le taux de survie dans l’Hexagone dépasse à peine les 4 % quand il atteint 20 à 40 % dans les pays anglo-saxons, où les citoyens sont plus largement préparés à avoir les bons réflexes face à une crise cardiaque.

Qu’est-ce l’infarctus du myocarde ?

Définition

L’infarctus du myocarde – aussi appelé IDM, ou plus communément crise cardiaque - désigne la destruction (nécrose) d'une zone plus ou moins étendue du muscle cardiaque (myocarde).
Elle survient dès que le cœur n’est plus suffisamment approvisionné en oxygène : lorsqu’une artère qui l’irrigue se bouche - par exemple, quand une plaque de graisse se détache de la paroi interne d’un vaisseau sanguin - un caillot se forme, bloquant la circulation du sang et entraînant du même coup l’asphyxie du myocarde. 

La gravité de l'infarctus dépend surtout de son étendue : plus l'artère obstruée irrigue une zone importante, plus l'infarctus est grave. Si l'atteinte est très étendue, le fonctionnement de toute la pompe cardiaque est altéré. Conséquence : des contractions anormales ou anarchiques, une insuffisance cardiaque plus ou moins prononcée… et un risque vital réel, qui nécessitent une prise en charge rapide. Les cellules cardiaques privées d’oxygène meurent en effet dans un délai de quatre heures tout au plus après le début de l’infarctus.

Causes et facteurs de risque

Divers facteurs peuvent être à l'origine d'un infarctus du myocarde. Les plus connus sont l'hérédité, l'hypertension artérielle, l'hypothyroïdie, le diabète, l'obésité, le tabac ou encore le stress.
D'autres causes, plus rares, peuvent être liées : un excès de globules rouges (consécutif à la prise de dopants comme l’EPO, par exemple, qui stimule artificiellement la fabrication de l’hémoglobine), un exercice sportif violent, une électrisation ou encore une embolie coronarienne (provoquée par la migration d'un caillot de sang formé ailleurs dans le corps).

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Quels sont les symptômes de l’infarctus du myocarde ?

Le symptôme le plus manifeste de l’infarctus est une douleur brutale et inopinée à la poitrine. Elle peut survenir au repos ou au cours d'un effort et dure généralement 20 à 30 minutes.
Cette douleur thoracique, qui se caractérise par son intensité (le malade a souvent l'angoissante sensation qu'il va mourir), se propage dans la plupart des cas du sternum aux épaules, gagnant parfois la mâchoire, le bras gauche et l’estomac.

Elle peut s'accompagner d’autres signes, tels que : essoufflement, sueurs, agitation, nausées, hoquet persistant ou éructations (rots).
Notez que, chez les femmes, la douleur peut être localisée au niveau de l’estomac, provoquant une gêne qui paraît d'origine digestive. Elle va souvent de pair avec une fatigue inexpliquée, voire des nausées ou vomissements.

Enfin, plus rarement, l'infarctus survient sans douleur. C’est le cas notamment chez les personnes âgées et les diabétiques. Il se manifeste alors par un malaise, un essoufflement soudain ou une sensation inhabituelle dans le bras gauche. Ce type d’infarctus, qui passe inaperçu, ne peut être découvert qu’à l'occasion d'un électrocardiogramme. Il n’en est pas moins dangereux : d’où l’importance d’effectuer régulièrement un bilan de santé.

Bon à savoir :
les symptômes de l’infarctus ressemblent, par leur nature, à ceux de l'angine de poitrine (angor). Ils s’en distinguent cependant par leur durée, leur intensité et leur résistance à la prise de Trinitrine (médicament vasodilatateur, qui facilite le travail du cœur). Soyez donc vigilant : en pratique, toute douleur thoracique persistant plus de 20 à 30 minutes signale un infarctus et non une angine de poitrine, même chez un individu affecté jusque-là par un angor.

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Que faire si vous êtes victime d’un infarctus ?

Si vous ressentez un ou plusieurs des symptômes évoqués plus haut, certains gestes peuvent vous sauver, surtout si vous êtes seul, à votre domicile par exemple :

  • ne tergiversez pas : appelez immédiatement le SAMU (15) ou les pompiers (18 et 112) ;
  • une fois en contact avec les secours : indiquez votre localisation, exposez vos symptômes aussi précisément et brièvement que possible ;
  • dans l’attente des secours : ouvrez les fenêtres, aérez la pièce au maximum pour améliorer vos capacités respiratoires… Allongez-vous au calme, sur le flanc droit, et tentez de respirer profondément ;
  • si possible : prévenez un proche, susceptible de pouvoir vous venir en aide rapidement. S’il possède des notions de premiers secours et sait comment réagir face à un arrêt cardiaque (massage, bouche à bouche, défibrillation), c’est évidemment l’idéal. Il saura parer à toute éventualité dans l’attente du SAMU ou des pompiers.

Le geste à éviter absolument : prendre sa voiture pour se rendre seul aux urgences ! En cas de symptômes d’infarctus, vous ne devez surtout pas prendre le volant, car les troubles peuvent s’aggraver en quelques minutes à peine et déclencher un accident cardiaque plus grave encore.

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Que faire si vous assistez à un malaise cardiaque ?

Une personne de votre entourage présente un ou plusieurs symptômes d’infarctus ? Ayez à l’esprit qu’elle perd 10% de chance de survie chaque minute qui passe. Il est donc indispensable d'agir immédiatement. Voici les gestes qui sauvent :

Premier réflexe : alerter les secours

Si vous êtes témoin d’un malaise cardiaque, la priorité est de composer le 15, le 18 ou le 112. Au téléphone, un médecin vous posera d’emblée des questions pour vous localiser et évaluer la situation.

Au cas où la victime est consciente, vous aurez à lui demander :

  • depuis combien de temps dure ce malaise ?
  • est-ce la première fois que cela lui arrive ?
  • est-elle déjà suivie pour des problèmes cardiaques ?
  • quels sont précisément les symptômes dont elle souffre ?

Ces questions permettront aux secours d’avoir le plus de détails possibles et d’être à même de confirmer ou d’écarter le risque d'infarctus. Dans les deux cas, suivez les instructions de votre interlocuteur et ne raccrochez jamais sans son autorisation.

Au cas où la victime aurait perdu connaissance, il vous sera demandé de :

  • vérifier si elle respire toujours ;
  • le cas échéant, de la placer en position latérale de sécurité en attendant les secours : allongée sur le côté droit, jambe gauche repliée, bouche ouverte.

Là encore, votre réactivité sera déterminante, sachant que les secours, dans le meilleur des cas, mettront 10 à 20 minutes pour arriver sur place.

Deuxième réflexe : débuter un massage cardiaque

Si la victime est inconsciente (elle ne répond ni à vos questions ni à des injonctions aussi simples que « fermez la main ») et qu’elle ne respire plus (vous ne sentez pas son souffle), il est impératif de commencer une réanimation cardio-pulmonaire (RCP) ou massage cardiaque, le temps que les secours arrivent.
La RCP permet de remplacer momentanément le travail du cœur, afin d’envoyer le sang dans les organes et en particulier au cerveau. Elle sert à éviter les séquelles dues à l’arrêt cardiaque.

 Pour effectuer un massage cardiaque efficace :

  • agenouillez-vous à côté de la victime ;
  • basculez sa tête en arrière et veillez à ce que ses voies respiratoires ne soient pas obstruées ;
  • placez les paumes de vos mains l'une sur l'autre, sur le sternum de la victime (au centre de sa poitrine) ;
  • effectuez 2 insufflations bouche-à-bouche, puis 30 compressions thoraciques, en veillant à laisser la poitrine de la victime reprendre sa position initiale après chaque compression. Cela permet au sang de revenir vers le cœur ;
  • répétez l’opération jusqu’à l’arrivée des secours, sans vous arrêter ;
  • si vous êtes plusieurs, n’hésitez pas à vous relayer car un massage cardiaque peut être épuisant.

Troisième réflexe : utiliser un défibrillateur

Si vous êtes témoin d’un infarctus dans un lieu public (administration, entreprise, terrain de sport, etc.), vérifiez s’il est équipé d’un défibrillateur.
Près de 800 000 appareils sont désormais installés sur le territoire national : vous avez donc de fortes chances d’en trouver un à proximité et d’améliorer notablement les chances de survie de la victime.

En effet, lors d’un infarctus, le cœur entre en « fibrillation » : une activité anarchique, marquée par un rythme erratique, qui l’empêche de faire son travail de pompe. Le « défibrillateur », en envoyant un choc électrique, permet souvent d’agir efficacement sur la fibrillation, de restaurer un rythme normal et de faire repartir le cœur. Ce qui peut éviter de lourdes séquelles à la victime.

« Mais comment ça marche !? » : la question angoisse près de 40% des témoins d’infarctus… qui, par crainte de mal faire, renoncent à utiliser un défibrillateur. Or, son usage est facile d’emploi : l’appareil vous guide pas à pas… et ne met jamais la victime en danger. Il analyse le rythme cardiaque et si le sujet n’est pas en état d’infarctus, il n’envoie aucun choc ! En pratique, toute personne, même non soignant, peut utiliser sans risque et sans difficulté un défibrillateur.  

 N'hésitez donc pas à y avoir recours : en attendant l’arrivée des secours, l’action cumulée du massage cardiaque et de la défibrillation augmente en effet considérablement les chances de survie. Si vous intervenez dans les minutes qui suivent l’infarctus, la victime a 70% de chances de revenir à elle. 

Nos conseils pour prévenir l’infarctus

Dans la plupart des cas, il est possible de prévenir et d’éviter l’infarctus. De nombreuses recherches ont démontré l’efficacité de quelques règles, relativement simples à mettre en place. Elles ont été vérifiées par de nombreux cardiologues.

Voici leurs recommandations :

  • surveillez régulièrement votre tension artérielle et votre taux de cholestérol : l’hypertension et l’hyperlipidémie sont deux facteurs majeurs d’infarctus et sont faciles à tester ;
  • mangez sainement : sans nécessairement vous fixer d’interdits, inspirez-vous du régime méditerranéen, qui fait la part belle aux poissons, aux légumes, aux fruits et à l’huile d’olive. Préférez les cuissons à la vapeur plutôt qu'au beurre ou en friture. Les aliments déconseillés sont les viandes rouges et les aliments abusivement gras et salés (charcuterie, plats précuisinés) ;
  • restez actif : les personnes trop sédentaires sont particulièrement à risque. Si vous n’avez pas la fibre sportive, pratiquez la marche (au moins cinq jours par semaine). Sans oublier de prendre les escaliers plutôt que l’ascenseur ou de renoncer à la voiture pour les petits trajets. Votre cœur vous remerciera !
  • ne fumez pas… ou essayez d’arrêter : le tabagisme triple le risque de décès par infarctus. Il altère en effet vos capacités cardiaques et respiratoires en empêchant une bonne oxygénation des organes et des muscles. Par ailleurs, les bénéfices du sevrage tabagique sont rapides : au bout d’une année sans tabac, le risque d’infarctus du myocarde est déjà réduit de moitié ;
  • buvez sans excès : la consommation excessive d’alcool constitue un facteur de risque d’hypertension artérielle et donc de maladies cardiaques. Tâchez donc de garder une consommation modérée ;
  • évacuez le stress : selon les études, le stress entre en ligne de compte dans près d’un tiers des infarctus. Autant que faire se peut, ne vous laissez pas submerger par les pressions professionnelles, obligations familiales, etc. Le rôle du stress et du psychisme est en effet déterminant chez les victimes d’infarctus.

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