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Conduire la nuit : connaître les risques et circuler en sécurité

Publié en août 2018 - Mise à jour février 2025

Conduire la nuit peut s’avérer périlleux, car il faut composer avec une visibilité réduite, la fatigue, les phares des autres véhicules et des conditions météo parfois difficiles. Restez vigilant, respectez les distances de sécurité et découvrez les conseils pour limiter les dangers et circuler en sécurité.

Quels sont les risques de conduire de nuit ?

Conduire de nuit exige davantage de vigilance, de concentration et d’attention. Sur la route, près de la moitié des personnes tuées le sont de nuit. Elles sont même 51 % sur autoroute (1). C’est aussi après le crépuscule que la moitié des piétons et 6 jeunes de 18 à 24 ans sur 10 perdent la vie sur route. Pourtant, la conduite de nuit ne représente qu'environ 10 % du trafic automobile.

Les principaux risques associés à la conduite de nuit sont les suivants :

  • Vision moins efficace : Le champ visuel est réduit et la bonne perception des reliefs et contrastes diminue drastiquement. On estime qu’en moyenne l’acuité visuelle chute presque de moitié la nuit, ce qui fausse aussi l’appréciation des distances ;
  • Éblouissements : Les feux de croisement et les feux de route (“pleins phares”) des voitures roulant en sens inverse peuvent être gênants et même aveuglants. Au point d’empêcher un conducteur ébloui de discerner son environnement durant quelques dangereuses secondes ;
  • Fatigue : Conduire la nuit est plus exigeant qu’en plein jour : la concentration faiblit plus vite et la somnolence peut survenir très rapidement . Dès les premiers signes de difficulté à rester éveillé, le risque d’accident est multiplié par 3 ou 4 (2) ;
  • Tentation de la vitesse : La moindre densité du trafic nocturne, couplée à la fatigue et l’impatience d’arriver offrent souvent la tentation d’accélérer et de négliger les limitations de vitesse ;
  • Croisement d’animaux : À proximité d’une forêt ou d’une zone giboyeuse, la circulation de nombreuses bêtes (sangliers, chevreuils...) s’intensifie la nuit. Un choc avec un animal sauvage peut être d’autant plus dangereux que beaucoup de bêtes perdent en partie ou totalement leur réactivité lorsqu’elles sont soudainement confrontées à des phares.

Conseils anti-fatigue et visibilité pour vos trajets nocturnes

Comment éviter la fatigue au volant la nuit ?

Si le danger sur les routes est accru la nuit, c’est parce que les risques sont multiples. À commencer par la somnolence au volant, un état ressenti par près de 1 conducteur sur 3 (3). Pour lutter contre cette difficulté à rester éveillé au moment de conduire de nuit, voici quelques bonnes pratiques :

  • Si possible, reposez-vous au moins 7 heures avant de prendre la route : être bien reposé est le conseil phare d’une conduite de nuit en toute sécurité ;
  • Ne prenez pas la route directement après une journée de travail : 17 h de veille active équivalent à 0,5 g d’alcool dans le sang (2) . Si vous ne pouvez pas faire autrement, prenez une douche chaude avant le départ qui vous réveillera avant la route ;
  • Choisissez bien votre horaire de départ et évitez le créneau à très fort risque d’endormissement : entre 2 et 5 h la nuit ;
  • Prenez un repas léger avant le départ : la digestion favorise la somnolence. Préférez un plat plus frugal, quelques sucres lents (pain, pâtes, riz, lentilles...) et prenez des fruits frais ou secs pour la route ;
  • Ne consommez ni alcool ni médicaments contre-indiqués pour la conduite (anxiolytiques, antidépresseurs, antihistaminiques...) ;
  • Respectez les limitations de vitesse : rouler à vive allure vous fatigue plus rapidement ;
  • Marquez une pause de 20 minutes toutes les 2 heures ;
  • En cas de “coup de barre” arrêtez-vous et faites si possible une micro-sieste ou sieste flash de 15-20 minutes. Celle-ci sera plus efficace si vous vous prémunissez d’un masque et de bouchons d’oreille ;
  • Si vous n’êtes pas seul, alternez régulièrement le conducteur ;
  • Pensez à vous hydrater souvent.

À retenir : 63 % des accidents ou des accrochages évités de justesse liés à la somnolence surviennent sur autoroute et 57 % lors d’un trajet de plus de 2 heures (3).

À consulter : Changement d’heure : quels dangers sur la route et comment les prévenir ?

Comment améliorer la visibilité en conduisant la nuit ?

Au-delà de la fatigue, la conduite de nuit pose un problème d'appréciation au volant. Voici quelques conseils pour améliorer votre visibilité :

  • Veillez à ce que vos vitres de voiture et vos rétroviseurs soient propres, car un pare-brise ou une glace arrière sales réduiront votre visibilité et auront aussi tendance à diffuser plus la lumière et à la rendre éblouissante ;
  • Pensez à contrôler le bon fonctionnement et la propreté de vos phares et leur alignement (voir plus loin). Le cas échéant, nettoyez ces surfaces à l’aide d’un chiffon en microfibres ;
  • Changez de feux selon les situations : en cas de faible éclairage ou d’absence de lumières, y compris en ville, optez pour les feux de route (les “pleins phares”) mais rebasculez en feux de croisement (aussi appelés “codes”) lorsque vous croisez une voiture ou qu’un véhicule se trouve devant vous ;
  • En cas de brouillard, allumez vos feux de brouillard avant et arrière pour mieux voir et être plus visible ;
  • Si vous êtes sujet à des problèmes de vue, avant un long trajet de nuit (comme un départ en vacances, par exemple), faites contrôler vos yeux, et leur sensibilité aux éblouissements ;
  • Les verres correcteurs récents peuvent recevoir un traitement antireflet qui réduit la fatigue oculaire et diminue le halo produit par les lumières des phares de voiture la nuit ;
  • On peut enfin, éventuellement, se tourner vers des lunettes de nuit dont les verres teintés en jaune sont supposés améliorer les contrastes et réduire l’éblouissement des phares. Attention toutefois : aucune étude scientifique ne confirme l’efficacité de ce dispositif.

À lire aussi : Être plus vigilant sur la route grâce à un stage de conduite 4 roues

Comment réduire l’éblouissement causé par les phares des autres véhicules ?

L’éblouissement lors d’une conduite de nuit peut être extrêmement dangereux, car vos yeux vont prendre un petit laps de temps pour s’en remettre. Et durant ce temps, votre véhicule continue à avancer...

Voici quelques conseils utiles pour contrer l’effet d’éblouissement lorsqu'on roule la nuit :

  • Ne fixez jamais un véhicule que vous croisez, mais déportez légèrement les yeux vers la droite (à l’opposé des phares de l’autre automobiliste) et fixez un court instant la ligne blanche sur le bas côté droit de la route ;
  • Si un véhicule vous suit, basculez votre rétroviseur intérieur en position nuit (petit levier). Faites un usage raisonné de cet outil, car un rétroviseur en mode nuit restitue moins bien l’éloignement du véhicule derrière vous.

Pensez aussi que vous n’êtes pas seul sur la route et vérifiez que vos phares sont bien réglés et ne risquent pas d’éblouir les automobilistes que vous croisez.

Ce réglage peut se faire facilement en garant votre véhicule à quelques mètres d’un mur et en allumant vos feux de croisement. Le haut des faisceaux devrait se situer au même niveau, voire un peu sous la hauteur de vos feux. Notez que le phare côté conducteur est parfois réglé légèrement plus bas pour éviter d’aveugler les autres conducteurs. Selon le contexte, actionnez la commande intérieure de hausse ou de baisse des phares.

Dans le cas d’un décentrement marqué de vos feux, consultez votre garagiste. Et gardez à l’esprit que si le véhicule est encore sous garantie, vous pouvez normalement faire vérifier et régler gratuitement vos phares auprès de votre concessionnaire.

À savoir : Les véhicules récents sont de plus en plus souvent équipés d’un rétroviseur intérieur à atténuation automatique, dit aussi rétroviseur jour/nuit ou encore rétroviseur électrochrome. Il s’adapte automatiquement grâce à un capteur de lumière et un gel électrochimique qui obscurcit le miroir et réduit ainsi l’intensité de l’effet des phares du véhicule qui vous suit. Vous n’avez ainsi plus besoin de basculer manuellement le rétro intérieur en mode nuit.

Les 6 meilleures pratiques pour conduire en sécurité la nuit

1. Limitez votre vitesse. C’est le principal conseil si vous conduisez de nuit. Prendre la route la nuit demande plus de concentration, la visibilité est moins bonne et vous devez être en mesure – comme en plein jour – d’anticiper les dangers et d’avoir les bons réflexes. Une conduite rapide, de nuit comme de jour, fatigue davantage votre organisme et augmente vos distances de freinage.

Pour mémoire, voici un tableau résumant les distances de freinage et d’arrêt pour une voiture roulant par temps sec :

Vitesse initiale Distance parcourue durant le temps de réaction Distance de freinage Distance d'arrêt
50 km/h 14 m 14 m 28 m
80 km/h 22 m 35 m 57 m
110 km/h 30 m 67 m 97 m
130 km/h 36 m 93 m 129 m

Ces distances d’arrêt sont basées sur un temps de réaction rapide (1 seconde). Mais elles peuvent considérablement s’allonger si, par exemple, le conducteur est fatigué...

2. Augmentez les distances de sécurité : pour une conduite de nuit plus sûre, notamment en cas de freinage d’urgence, voyez vos distances de sécurité plus large avec le véhicule qui vous devance. Si, pour contrôler votre écart avec le véhicule vous précédant, vous visualisez mal les lignes blanches, basez-vous sur un élément environnant (arbre, bâtiment....). Comptez sur un écart de 3 secondes entre le véhicule qui vous précède et vous.

3. Faites un usage raisonné de vos feux : Les feux de position sont réservés en agglomération bien éclairée. Vos feux de croisement (portée 30 m minimum) doivent être allumés hors agglomération et en agglomération si l’éclairage est insuffisant. Vos feux de route (pleins phares, d’une portée de 100 m minimum) sont à employer en l’absence d’éclairage et lorsque vous roulez seul. Dès que vous croisez un véhicule, basculez en feux de croisement pour ne pas aveugler l’autre conducteur.

4. Stimulez votre attention : Lors de votre conduite de nuit, mettez de la musique rythmée ou, si vous êtes accompagné, discutez avec votre passager. Ce sont des moyens efficaces pour vous maintenir éveillé et concentré.

5. Surveillez les  signes de somnolence : Si vous ressentez des symptômes avant-coureurs (picotement aux yeux, paupières lourdes, raideurs dans la nuque ou le dos...), ne prenez aucun risque et arrêtez-vous dès que possible. Il est impossible de lutter efficacement contre la somnolence alors qu’une micro-sieste de 20 minutes peut suffire à vous remettre sur pied.

6. Tenez compte du temps. Si les conditions météo sont trop périlleuses (fortes pluies, brouillard intense), n’hésitez pas à reporter votre trajet nocturne ou à vous arrêter en lieu sûr en attendant que le temps redevienne plus clément.

À lire : Vitesse au volant : limitations, risques et sanctions

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Devis en ligne

(1) Source : Bilan 2023 de la sécurité routière publié en mai 2024 par l’ONISR.
(2) Source : Sécurité routière.
(3) Source : Fondation Vinci autoroutes, 2024.