Distracteurs au volant : comment prévenir les risques ?

Les distracteurs au volant, comme l'utilisation du téléphone, sont en cause dans 1 accident corporel sur 4. Quels sont les risques liés aux distracteurs au volant ? Comment éviter les distractions en voiture ?

Distracteurs au volant : de quoi parle-t-on ?

L’utilisation du téléphone au volant

L’utilisation du téléphone au volant est le principal distracteur des conducteurs et un danger majeur sur la route. Écrire un sms, répondre à un appel, regarder ses notifications sur les réseaux sociaux, consulter ses mails, faire un jeu… Le téléphone est à l’origine de nombreuses tentations, dont il est difficile de se détacher, même en conduisant.

Pourquoi l’utilisation du téléphone au volant est-elle particulièrement dangereuse ?

• Même avec un kit mains libres, se servir de son portable au volant entraîne systématiquement une baisse de concentration, car votre attention est divisée par deux tâches parallèles. Vous n’êtes alors plus capable de réagir de façon rapide, ni de prendre les bonnes décisions dans l’urgence ;
• Regarder l’écran de votre smartphone vous fait quitter la route des yeux durant de longues secondes. Vous n’êtes alors plus à même de voir un danger (voiture qui freine, piéton qui traverse…), ou des éléments de signalisation importants.

Pour toutes ces raisons, le Code de la route interdit l’utilisation du téléphone au volant, qu’il s’agisse de tenir un smartphone en conduisant ou de porter un dispositif à l’oreille (casque, écouteur ou oreillette).

Bon à savoir : Téléphoner au volant multiplie le risque d’accident par 3 et envoyer ou lire un message par 23 selon la Sécurité routière.

À lire aussi : Téléphone au volant : quels risques et quelles sanctions ?

Les autres distracteurs au volant

Les distracteurs au volant font référence à tout ce qui est susceptible de détourner l’attention du conducteur. Le téléphone au volant est donc loin d’être seul en cause.

Sont aussi considérés comme des distracteurs au volant le fait de :

• Manipuler le GPS ou l’écran tactile de la voiture ;
• Fumer ;
• Se maquiller ;
• Écouter de la musique, surtout si elle est très forte ;
• Chercher quelque chose dans la boîte à gants ou dans l’habitacle ;
• Manger ou boire ;
• Discuter avec les autres occupants du véhicule ;
• Faire des réglages sur le véhicule (climatisation, radio, régulateur de vitesse…) ;
• Regarder le paysage ou d’autres éléments extérieurs (panneaux publicitaires, passants, animaux…).

Tous les distracteurs au volant ne sont pas interdits. Vous avez par exemple tout à fait le droit de chercher une station radio ou de régler la clim en conduisant. Mais cela ne veut pas dire qu’il est raisonnable de le faire pour autant. À vous de déléguer si possible ces tâches à un passager et d’adopter un comportement prudent et responsable, pour votre sécurité et celle des autres usagers.

Pour compléter : Que peut-on faire au volant et qu’est-ce qui est interdit ?

Quels sont les risques des distracteurs au volant ?

L’utilisation de distracteurs au volant peut être à l’origine d’accidents de la route très graves, voire mortels. En 2023, un défaut d’attention a été relevé dans 24 % des accidents corporels, occasionnant 390 décès ^(*).

Les distracteurs au volant :

• Réduisent la concentration et la vigilance ;
• Rétrécissent le champ de vision ;
• Ralentissent les réflexes et le temps de réaction ;
• Amoindrissent vos capacités à prendre une décision dans l’urgence, par exemple face à un obstacle.

Votre maîtrise du véhicule est aussi réduite car vos deux mains ne sont pas sur le volant. Les contrôles de sécurité (rétroviseurs, tableau de bord…) ne sont alors plus effectués et la voiture peut se déporter dangereusement, voire changer de file.

Les résultats de l’étude menée en 2024 par Assurance Prévention illustrent parfaitement les risques des distracteurs au volant :

• 3 conducteurs sur 4 font usage d’un distracteur au volant ;
• L’utilisation d’un distracteur augmente le temps de réaction de 60 %, ce qui allonge considérablement la distance d’arrêt en cas de freinage. Un conducteur distrait met ainsi environ 37 m de plus à s’arrêter à 90 km/h, et 54 m de plus à 130 km/h qu’un conducteur concentré ;
• Composer un numéro de téléphone au volant détourne en moyenne l’attention du conducteur pendant 35 secondes.

Comment éviter la distraction au volant ?

Les distracteurs au volant génèrent différents défauts d’attention, qui peuvent se cumuler :

• La distraction visuelle : le distracteur oblige le conducteur à quitter la route des yeux (regarder son téléphone, chercher un objet dans la boîte à gants, se retourner pour surveiller ses enfants, tapoter sur le GPS…) ;
• La distraction cognitive : le distracteur occupe l’esprit du conducteur, qui ne prête plus attention à la route (discuter au téléphone, être plongé dans ses pensées…) ;
• La distraction auditive : le distracteur coupe le conducteur des bruits extérieurs à surveiller (écouter de la musique, répondre à un appel…) ;
• La distraction physique : le distracteur empêche le conducteur de tenir le volant avec ses deux mains (récupérer un objet tombé dans la voiture, chasser un insecte, poser sa veste, charger son portable…).

Le téléphone est par exemple un distracteur au volant particulièrement dangereux, qui cumule toutes les formes de distraction : visuelle, cognitive, auditive et physique.

Pour prévenir toute faute d’attention au volant, adoptez les bons réflexes :

• Prévenez votre entourage de votre indisponibilité pendant le trajet ;
• Ne contactez pas vos proches lorsque vous conduisez ;
• Arrêtez-vous pour accomplir une tâche (paramétrer le GPS, chercher un objet…) ou déléguez-la à un passager ;
• Éteignez votre téléphone, mettez-le en mode « ne pas déranger » ou confiez-le à un passager ;
• Profitez des pauses pour consulter et utiliser votre téléphone.

La solution Matmut : Apprendre à être plus vigilant sur la route, actualiser ses connaissances sur la législation, améliorer sa conduite de nuit… Inscrivez-vous aux stages de conduite Matmut, réservés et offerts à nos assurés.

Les sanctions en cas d’utilisation du téléphone ou autres distracteurs au volant

L’utilisation du téléphone au volant est punie par une amende de 135 € et le retrait de 3 points sur le permis de conduire. Si cet usage accompagne simultanément une autre infraction, le conducteur risque la rétention immédiate de son permis, éventuellement suivie d’une suspension d’au maximum 6 mois.

L’utilisation d’autres distracteurs au volant, même ceux qui ne sont pas interdits, peut également être sanctionnée. En effet, selon l’article R412-6 du Code de la route « tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manœuvres qui lui incombent ».