Publié en décembre 2024 La prééclampsie est une pathologie fréquente chez la femme enceinte, associant une hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines. Causée par un dysfonctionnement du placenta, la prééclampsie peut être très dangereuse pour la mère et son bébé. Comment est-elle diagnostiquée et quelle est sa prise en charge ? Qu’est-ce que la prééclampsie ? La prééclampsie est une maladie qui survient pendant la grossesse et qui peut mettre en danger la vie de la mère et de son bébé. Elle résulte d’un dysfonctionnement du placenta qui se traduit par : une hypertension artérielle dite gravidique ou gestationnelle ; la présence de protéines dans les urines (protéinurie). La prééclampsie survient généralement pendant la seconde moitié de la grossesse. Dans la plupart des cas, les patientes accouchent d’un bébé en bonne santé et se rétablissent rapidement. Cependant, si elle n’est pas correctement traitée, cette pathologie peut entraîner de graves complications : crises d’éclampsie (convulsions), retard de croissance intra-utérin, naissance prématurée voire décès de la mère et/ou de l’enfant. À retenir : Près de 5% des grossesses s’accompagnent de prééclampsie en France. Dans 1 cas sur 10, une forme sévère survient. La prééclampsie est notamment responsable d’un tiers des naissances de grands prématurés*. Préeclampsie : causes et facteurs de risque La prééclampsie est le résultat d’un mauvais fonctionnement du placenta. Cet organe éphémère permet de réguler les hormones chez la femme enceinte et assure les échanges entre le fœtus et la mère. Chez les femmes qui développent une prééclampsie, le placenta fonctionne normalement jusqu’à la 20ème semaine, lorsque des anomalies apparaissent. Concrètement, des défauts du réseau vasculaire entre le placenta et la paroi de l’utérus viennent perturber la croissance du fœtus et des débris sont relâchés dans le sang maternel. Plusieurs facteurs de risque de prééclampsie ont été identifiés : 1ère grossesse (70 à 75% des cas*) ; grossesse multiple ; âge maternel inférieur à 18 ans ou supérieur à 40 ans ; obésité, hypertension chronique, diabète ou pathologie rénale ; syndrome des ovaires polykystiques (SOPK); maladie auto-immune ; antécédents personnels ou familiaux de prééclampsie (mère, grand-mère) ; changement de partenaire sexuel ou exposition insuffisante au sperme de son partenaire (par exemple, en cas de port prolongé du préservatif). Bon à savoir : Chez les femmes à risque, avec un antécédent de prééclampsie, un traitement préventif par aspirine à faible dose peut être administré avant la 16ème semaine de grossesse. Symptômes et diagnostic de la prééclampsie Comment est réalisé le diagnostic ? Les symptômes de la prééclampsie se manifestent en général dans les formes sévères de la maladie. La patiente peut alors expérimenter un ou plusieurs de ces désagréments : maux de tête (céphalées) ; troubles visuels (hypersensibilité à la lumière, tâches noires ou lumineuses, vision double ou trouble…) ; acouphènes ; douleurs abdominales, nausées et/ou vomissements ; diminution de la quantité des urines ; œdèmes importants des chevilles ; prise de poids rapide (plusieurs kilos en quelques jours). Le diagnostic de prééclampsie est posé en présence d’une élévation de la tension artérielle et d’une concentration des protéines dans les urines, même en l’absence de symptômes.Pour détecter la maladie chez les femmes considérées comme à risque, il est possible de réaliser un examen biologique à partir de la 20ème semaine d’aménorrhée (absence de règles). Lors des consultations mensuelles du suivi de grossesse, des examens pour rechercher une éventuelle protéinurie sont aussi effectués. Si le résultat est positif, des examens supplémentaires sont réalisés en laboratoire pour confirmer le diagnostic de prééclampsie. Quelle évolution de la maladie ? Pouvant évoluer rapidement, la prééclampsie nécessite une prise en charge immédiate. Si elle n’est pas traitée, des complications sérieuses pour la mère et son enfant peuvent apparaître : l’éclampsie, qui se manifeste par des crises convulsives touchant le cerveau de la femme enceinte ; l’hématome rétroplacentaire, qui provoque un décollement du placenta et nécessite une césarienne en urgence afin de protéger la mère et son bébé ; le syndrome HELLP, une maladie hémorragique rare ; l’hémorragie cérébrale ; le retard de croissance intra-utérin du bébé ; la prématurité. Dans de rares cas (2 à 5%), il peut y avoir un risque de décès à la suite d’une complication grave.La prééclampsie peut également avoir des conséquences à long terme sur la santé cardiovasculaire et rénale de la future maman, mais aussi de son enfant. À lire aussi : Qu’est-ce que le diabète gestationnel ? Le traitement de la prééclampsie La prise en charge à l’hôpital Si le diagnostic de prééclampsie est confirmé, l’hospitalisation est indispensable afin d’évaluer la sévérité de la maladie et d’assurer un suivi régulier de la mère et de l’enfant. Les médecins pourront ainsi décider des mesures à mettre en place selon la gravité de la prééclampsie : administrer des traitements pour prolonger la grossesse jusqu’à ce que le fœtus se développe correctement : traitement antihypertenseur, corticoïdes, sulfate de magnésium en cas de symptômes d’éclampsie ; déclencher le travail d’accouchement ; procéder à une césarienne au moindre signe d’aggravation. Si une crise d’éclampsie survient, il faut immédiatement dégager les voies respiratoires pour éviter l’asphyxie et administrer un médicament contre les convulsions. Par la suite, il faudra programmer un accouchement par césarienne en urgence. En cas d’aggravation brutale de la maladie, une interruption médicale de grossesse (IMG) peut être envisagée afin de protéger la patiente. La prééclampsie disparaît avec la naissance de l’enfant et l’expulsion du placenta. Le suivi post-partum Après l’accouchement, la mère bénéficie d’un suivi médical sur le long terme afin d’éviter d’éventuelles complications à la suite d’une prééclampsie. Pour s’assurer de la disparition des symptômes, un contrôle médical dans les 6 semaines suivant l’accouchement doit être réalisé.Un traitement antihypertenseur est prescrit pour la prise en charge de l’hypertension artérielle, qui devra être régulièrement surveillée. La contraception est aussi adaptée à l’état de santé de la patiente : des dispositifs non hormonaux (préservatif, stérilet, diaphragme…) sont à privilégier au début en raison du risque thrombotique (formation d’un caillot de sang dans une veine).Il est également important de surveiller le risque d’apparition de pathologies cardiovasculaires et/ou d’une maladie rénale chronique. Enfin, si la patiente envisage une autre grossesse, il lui faudra prévoir une consultation préconceptionnelle pour permettre une prise en charge optimale. Bon à savoir : L’ensemble de vos frais médicaux pendant la grossesse, y compris ceux liés à la prééclampsie, sont pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie, avec application du tiers payant. À lire aussi : Accouchement, retour à domicile : quel accompagnement et quelle prise en charge ? 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