Publié en décembre 2024 Le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) touche près d’une femme sur dix*. Ce trouble hormonal peut entraîner une pilosité excessive, des problèmes de fertilité, mais aussi du diabète et des maladies cardiovasculaires. Même s’il n’existe pas de traitement spécifique, il est possible de réduire les symptômes du SOPK avec une bonne hygiène de vie et certains médicaments. Qu’est- ce que le syndrome des ovaires polykystiques ? Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), ou syndrome de Stein-Leventhal, est une maladie due à un dérèglement hormonal. Une production excessive d’hormones androgènes (masculines), en particulier de testostérone, entraîne plusieurs anomalies chez les femmes concernées : cycles irréguliers, acné, hyperpilosité… Des troubles du métabolisme (diabète, cholestérol…) peuvent également apparaître. Le SOPK est la maladie endocrinienne la plus fréquente chez les femmes, de l’adolescence à la ménopause. Bon à savoir : Le nom de ce syndrome remonte aux années 1930, lorsque Stein et Leventhal observent la présence de kystes sur les ovaires des patientes. Il s’agissait en réalité non pas de kystes, mais de follicules (structures qui abritent les ovules en croissance) au développement inachevé. Les causes du SOPK Le dérèglement hormonal à l’origine du SOPK intervient au niveau des ovaires et/ou du cerveau. Les causes de ce déséquilibre peuvent être : génétiques : environ une vingtaine de gènes de prédisposition au syndrome des ovaires polykystiques ont été identifiés, qui n’expliquent toutefois que moins de 10 % des cas ; environnementales : les perturbateurs endocriniens (des substances qui altèrent la production de certaines hormones) pourraient jouer un rôle dans l’apparition de la maladie. À noter : 60 à 70 % des femmes dont la mère est atteinte d’un SOPK sont susceptibles de développer à leur tour des symptômes*. Malgré cette forte composante héréditaire, les analyses génétiques n’ont à ce jour pas permis d’identifier un « gène du SOPK ». Quels sont les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques ? Le SOPK est une maladie aux symptômes très variables d’une patiente à l’autre. Il peut se manifester de manière légère ou, au contraire, être très handicapant. Les symptômes les plus fréquents du syndrome des ovaires polykystiques sont : un cycle menstruel perturbé ou l’absence totale de règles (aménorrhée) ; une hyperandrogénie : la production excessive de testostérone se manifeste par une pilosité excessive, de l’acné ou la chute des cheveux (alopécie); de la fatigue, de l’anxiété et/ou de la dépression. Ces symptômes n’apparaissent pas toujours en même temps et ne sont pas observés chez toutes les patientes. Néanmoins, la présence d’au moins 2 d’entre eux peut conduire au diagnostic du SOPK. À lire aussi : Qu’est-ce que l’endométriose ? Diagnostic et évolution du SOPK Comment effectuer un diagnostic ? En présence des symptômes évoqués ci-dessus, un bilan sanguin pratiqué entre le 2ème et le 5ème jour du cycle menstruel permet de confirmer le diagnostic du syndrome des ovaires polykystiques. Un traitement à base de progestérone est administré pendant une dizaine de jours aux patientes qui n’ont plus de règles. Réalisé à partir d’une prise de sang, ce bilan permet d’évaluer notamment le taux de testostérone, mais aussi le cholestérol, les triglycérides ainsi que la glycémie. En cas de SOPK, on constatera des taux élevés. Une échographie abdominopelvienne peut éventuellement être réalisée afin de détecter les ovaires polykystiques et exclure d’autres maladies. Cette échographie n’est toutefois pas utile chez les adolescentes, qui présentent souvent des critères cliniques et biologiques spécifiques au SOPK.Une fois le diagnostic confirmé, les patientes peuvent consulter un endocrinologue et un gynécologue pour bénéficier d’une prise en charge adaptée de la maladie. Quelle évolution de la maladie ? Les symptômes du syndrome des ovaires polykystiques évoluent au cours de la vie des patientes et des complications peuvent survenir à long terme.Compte tenu de la diminution ou de l’absence d’ovulation, des problèmes de fertilité apparaissent chez les femmes en âge de procréer. Par ailleurs, les femmes enceintes avec un SOPK ont plus souvent des grossesses à risque (accouchement prématuré, prééclampsie…). Avec l’âge, le SOPK peut aussi favoriser la prise de poids et augmenter ainsi le risque de syndrome métabolique (obésité, diabète…). Cette dernière constitue un facteur de risque de maladies cardiovasculaires (infarctus du myocarde, AVC…).Enfin, le syndrome des ovaires polykystiques augmente également le risque de cancer de l’endomètre (tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus). À retenir : Le syndrome des ovaires polykystiques est la 1re cause d’infertilité chez les femmes*. SOPK : quel traitement ? Il n’existe pas à ce jour de traitement spécifique pour guérir du syndrome des ovaires polykystiques. Un traitement symptomatique permet toutefois d’améliorer les manifestations de la maladie et de prévenir d’éventuelles complications. Ce traitement, qui doit être suivi par la patiente jusqu’à la ménopause, se base sur une modification de l’hygiène de vie et la prise de certains médicaments : en cas de surpoids, une alimentation équilibrée et une activité physique régulière permettent de perdre du poids et de réduire ainsi les symptômes liés à l’hyperandrogénie (acné, hyperpilosité, perte des cheveux). Dans tous les cas, ces bonnes habitudes permettront de limiter les risques de complications métaboliques associées au SOPK ; en cas d’hirsutisme, il est possible de prendre une pilule œstroprogestative afin de diminuer le taux d’androgènes, réguler les cycles menstruels et réduire les symptômes. Si ce traitement s’avère inefficace, l’alternative consiste à assumer un anti-androgène. Bon à savoir : Dans le cadre du traitement de la pilosité excessive causée par le syndrome des ovaires polykystiques (épilation électrique, laser ou lampe pulsée), une prise en charge par l’Assurance Maladie est possible, sous certaines conditions. Prévention du syndrome des ovaires polykystiques Afin de limiter l’évolution du SOPK et de prévenir ses complications, il est indispensable de mettre en place un suivi pour le risque cardiovasculaire.Adapter son alimentation et éviter les comportements sédentaires sont les premières mesures à prendre en ce sens. Des médicaments antidiabétiques oraux pourront être prescrits par le médecin si besoin. En cas d’obésité majeure, la chirurgie peut aussi être envisagée. Une prise en charge de l’infertilité est également possible, lorsque le syndrome des ovaires polykystiques en est l’unique cause. Le traitement repose sur une stimulation de l’ovulation à travers la prise de certains médicaments. En cas d’échec, une chirurgie ovarienne peut être pratiquée afin de rétablir des ovulations normales. À lire aussi : Prévention du cancer du sein : ce qu’il faut savoir Retour à la liste des articles La Matmut vous accompagne La mutuelle santé proposée par Ociane Matmut vous accompagne à chaque étape de votre vie avec des formules adaptées à vos besoins spécifiques. Devis en ligne À lire aussi : Nos conseils pour prendre soin de vous en tant que femme Un sujet essentiel à toutes les étapes de la vie ! Lire Pour aller plus loin Quand aller chez le gynécologue ? 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