Publié en mars 2020 - Mise à jour novembre 2024 Manque d’expérience, imprudence, les jeunes conducteurs sont davantage exposés aux risques d’accidents graves et de collisions sur la route. Au-delà d’une conduite responsable à privilégier par les conducteurs novices comme expérimentés, identifier et contrer les comportements à risque est essentiel pour préserver les jeunes vies sur la route. Jeunes conducteurs : les 18-24 ans très exposés aux accidents sur la route La mortalité routière est la première cause de décès chez les jeunes conducteurs, particulièrement pour les 18-24 ans. Pas moins de 497 jeunes de cette tranche d’âge ont perdu la vie et 2 800 ont été gravement blessés sur les routes de France en 2023 (1). Si l’on élargit aux 18-34 ans, le bilan routier est aussi sans appel : 962 tués et 5 200 blessés graves (1)…. soit près du tiers du total 2023 des décès sur la route ! Statistiquement, le nombre de jeunes conducteurs impliqués dans les accidents mortels est plus élevé entre 6 et 18 mois après obtention du permis, en particulier sur le 3e trimestre après le permis. Pour compléter : Accidents mortels et blessés sur route en France : les chiffres La vitesse, premier facteur d’accident chez les jeunes conducteurs Chaque année près de 1 000 personnes meurent à la suite d’un accident de la route lié à une vitesse excessive. C’est même la première cause de mortalité sur route. Pour les jeunes conducteurs ce facteur aggravant est encore plus prépondérant : un excès de vitesse est identifié comme cause de 42 % des accidents mortels subis ou provoqués par les 18-24 ans sur autoroute (1). La vitesse excessive a de nombreuses conséquences qui nuisent à une saine conduite : Réduction du champ de vision : cet « effet tunnel » de la vitesse fait qu’à vive allure, l’angle de ce que perçoit un conducteur ne dépasse pas 30° contre 100° à 40 km/h (2) ; Augmentation des risques de perte de contrôle du véhicule ; Surcroît de fatigue : le cerveau du conducteur est stressé et, du fait de la vitesse, doit traiter un nombre considérable d’informations en peu de temps. Ce qui engendre une fatigue plus rapide et une perte de vigilance. Pour mémoire, la vitesse influe aussi sur la distance d’arrêt d’un véhicule : À 50 km/h, il faut 28 m à une voiture pour s'immobiliser ; À 80 km/h, la distance d’arrêt s’étale sur 57 m ; À 110 km/h, elle s’allonge à 97 m ; À 130 km/h, elle s’étire sur 129 m ! C’est pour contrer la place prépondérante de la vitesse dans les décès accidentels de jeunes conducteurs que les titulaires de permis probatoire ne doivent par exemple pas dépasser les 80 km/h sur les routes départementales ou nationales et 110 km/h pour les autoroutes. Ces limitations de vitesse doivent être connues par cœur par les jeunes conducteurs car ces restrictions spécifiques ne sont jamais rappelées par les panneaux routiers. Ces limitations renforcées doivent être respectées durant 3 ans par les jeunes permis et 2 ans si vous avez bénéficié de la conduite accompagnée. Pour compléter : Quelles limitations de vitesse pour un jeune conducteur ? Alcool et stupéfiants : 2 autres risques majeurs pour les jeunes conducteurs La conduite alcoolisée et sous l’emprise de stupéfiants sont deux autres fléaux des automobilistes, jeunes ou expérimentés. L’alcool est la seconde cause (22 %) des accidents fatals et la prise de stupéfiants impliquée dans 12 % des comportements responsables d’accidents mortels. Ces fauteurs de drames routiers sont particulièrement présents chez les jeunes conducteurs. Ainsi une consommation excessive d’alcool est impliquée dans 28 % des accidents mortels subis ou provoqués par les jeunes conducteurs de 18-24 ans sur autoroute. La responsabilité des stupéfiants est à peine moindre sur cette même tranche d’âge (21% des accidents mortels subis ou provoqués sur autoroute) (1). Si l’alcool nuit à la conduite c’est parce qu’il entraîne : Une vision altérée du conducteur et une réduction du champ visuel (effet “tunnel”) ; Un brouillage de l’évaluation des distances et de la perception du danger ; Une dégradation de la coordination des réflexes et des gestes du conducteur : le temps de réaction est, au minimum, multiplié par 2 ; Une baisse de la vigilance et de la résistance à la fatigue du conducteur. Dans les conditions de conduite très dégradées qu'entraîne la consommation d’alcool, le risque de provoquer un sinistre mortel est, en moyenne, multiplié par 18 ! (2). Les effets et dangers induits par la prise de drogue sont relativement similaires à ceux de l’alcool. Et lorsque les deux sont conjugués, leurs méfaits se cumulent…. L’alcool et les stupéfiants doivent donc être bannis, non seulement pour respecter la loi mais surtout parce que leur non-consommation au volant peut faire la différence entre la vie et la mort d’un jeune. C’est notamment pour lutter contre l’alcoolisation au volant des jeunes conducteurs que la loi leur impose un taux d’alcoolémie au volant restrictif. Soit au maximum 0,2 g/l d’alcool dans le sang (0,1 mg/l d’air exprimé). Concrètement, durant leur période probatoire (les 3 années suivant obtention du permis ou 2 ans en cas d’apprentissage par conduite accompagnée), les conducteurs novices ne doivent pas – pour leur propre sécurité - ingérer le moindre alcool avant de prendre la route. Téléphone au volant : un fléau sur la route En France, 65 % des conducteurs français téléphonent au volant, 44 % le font régulièrement (3). Cette calamiteuse tendance est évidemment renforcée par l’attachement des jeunes générations aux smartphones : 78 % des moins de 35 ans téléphonent au volant ; 54 % de la même tranche d’âge envoient ou lisent des SMS ou des mails en roulant ; 23 % des mêmes reconnaissent… regarder des films ou vidéos en conduisant (4) ! L’utilisation du téléphone au volant est bien sûr interdite par la loi mais elle génère surtout des risques très graves. En voici une liste non limitative : Être en communication téléphonique provoque une fixité du regard, source d’une baisse de vigilance et d’oubli des contrôles élémentaires (rétroviseurs, angles morts, champs latéraux…) ; Les personnes qui téléphonent enregistrent 30 % d’informations en moins qu’un conducteur qui ne téléphone pas (2). Le téléphone au volant entraîne donc une perception altérée des situations et des risques ; Face à une situation inattendue, le temps de réaction d’un conducteur au téléphone augmente de 50 % (2) en moyenne, rallongeant ainsi sa distance d’arrêt ; Lire un message en conduisant multiplie au moins par 23 le risque de provoquer un accident ! Un Français sur 4 a déjà eu ou failli avoir un accident en raison de l’utilisation du téléphone au volant (4). Le bilan de ces pratiques dangereuses est limpide : l’inattention au volant engendrée notamment par les téléphones et d’autres « distracteurs » technologiques est en cause dans 12 % des accidents mortels survenus en 2023 (1). Que vous soyez jeune conducteur ou plus aguerri, l’usage du téléphone au volant doit donc être proscrit pour prévenir tout accident. Pour compléter : Téléphone au volant : quels risques et quelles sanctions ? Fatigue : cet autre fauteur d’accident trop négligé La fatigue et la somnolence sont des dangers à ne pas prendre à la légère lorsqu’on est au volant. Si ce constat vaut pour tous, il est particulièrement aigu pour les jeunes, très exposés à une dette de sommeil chronique. Pas moins de 29 % des jeunes conducteurs jusqu’à 24 ans ont eu ou failli avoir un accident à cause d’un épisode de somnolence au volant. Soit plus de 2 fois plus que pour l’ensemble des conducteurs (13 %) (3). Le risque d’accident causé par la fatigue est 8 fois plus important quand on est somnolent. Deux chiffres pour mieux comprendre : Sur autoroute, un accident mortel sur 3 est associé à la somnolence (2) ; 17 h de veille active équivalent à 0,5g d’alcool dans le sang. Pour éviter les accidents, que vous soyez jeune conducteur ou plus expérimenté, 5 conseils simples à mettre en œuvre : Partez reposé en ayant fait une bonne nuit de sommeil avant un trajet ; Évitez si possible de conduire seul sur un long trajet ; Prenez 15 minutes pour faire une micro-sieste en cas de « coup de barre » ; Faites une pause de 10-20 minutes au moins toutes les 2 heures de route ; Évitez de circuler durant les horaires les plus risqués en terme de somnolence soit entre 13 et 15 h et, la nuit, entre 2 et 5 h. À lire aussi : Hypovigilance : réel danger au volant La Matmut vous accompagne Découvrez les formules d’assurance auto de la Matmut adaptées aux besoins de chacun et établissez un devis en ligne gratuit et sans engagement. Devis en ligne Pour aller plus loin Comment choisir son auto-école pour réussir son permis Qu'est-ce que le permis à 1 € par jour ? Que peut-on faire au volant et qu’est-ce qui est interdit ? Permis de conduire probatoire : une durée réduite grâce à une formation Qu'est-ce que l'éco-conduite et comment la pratiquer ? Retrouvez tous nos conseils auto (1) Source : Bilan 2023 de la sécurité routière, Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR).(2) Source : Sécurité routière.(3) Source : Baromètre de la conduite responsable 2024, fondation Vinci.(4) Source : Sondage Ipsos mai 2023.