Vignette Crit’Air : comment ça marche ?

Rendre nos villes plus respirables, enrayer la pollution urbaine et ses effets sur la santé : voilà l’objectif de la vignette Crit'Air. Si elle est obligatoire pour circuler dans certaines grandes zones urbaines, les implications pratiques de la vignette ne sont pas toujours simples à comprendre pour l’usager. Explications

Qu’est-ce que la vignette Crit’Air ?

Instaurée en 2017, la vignette Crit'Air, aussi appelée Certificat qualité de l’air, indique le niveau estimé de pollution (particules fines et oxydes d’azote) émise par chaque véhicule (deux-roues, voiture, utilitaire ou poids lourd).

L’objectif de cette vignette est de réduire les effets de la pollution de l’air sur la santé publique. En fonction du type de vignette Crit’Air (ou en cas d’absence de vignette), les véhicules les plus polluants sont exclus des zones les plus sensibles, telles que les centres-villes.

Que prend en compte la vignette Crit’Air ?

Pour évaluer le niveau de pollution de votre véhicule et lui attribuer une vignette Crit’Air adaptée, le ministère de l’Environnement tient compte des critères suivants : 

• Le type de véhicule (voiture, scooter…) ;
• L’année de production du véhicule et sa date de première immatriculation ;
• Le type de carburant consommé ;
• Les émissions de particules fines, d’oxydes d’azote, de benzène... du véhicule. Ce critère est basé sur la Norme Euro, texte européen fixant les seuils limites d’émission de polluants pour les véhicules neufs.

Ces différents éléments permettent de déterminer la « classe environnementale » de chaque véhicule, un niveau que concrétise la vignette Crit’Air.

Bon à savoir : La norme Euro du véhicule est inscrite dans le champ "V.9" de la carte grise. Sur les cartes grises les plus anciennes, cette zone n'existe pas.

Les différents niveaux de la vignette Crit’Air

Il existe 6 niveaux de vignette Crit’Air. Chacun est matérialisé par un chiffre de 0 à 5 et une couleur spécifique. Les voici explicités pour les automobiles et véhicules utilitaires légers :

• Niveau 0 (vert et sans numéro) : voitures 100% électriques ou hydrogènes ;
• Niveau 1 (violet) : voitures GPL et hybrides rechargeables ainsi que les voitures à essence produites à partir de 2011 (Euro 5 et 6) ;
• Niveau 2 (jaune) : voitures à essence fabriquées entre 2006 et 2010 (Euro 4), voitures diesel construites à partir de 2011 (Euro 5 et 6) ;
• Niveau 3 (orange) : voitures essence produites entre 1997 et 2005 (Euro 2 et 3), voitures diesel datant de 2006 à 2010 (Euro 4) ;
• Niveau 4 (bordeaux) : voitures diesel fabriquées entre 2001 et 2005 (Euro 3) ;
• Niveau 5 (gris): voitures diesel construites entre 1997 et 2000 (Euro 2).

Selon le niveau de sa vignette Crit’Air, un véhicule peut être soumis à des restrictions de circulation dans certains endroits.

Cette vignette n’est obligatoire que pour circuler dans les zones particulières : les Zones à Faibles Émissions (dites ZFE ou ZFE-m), où sont interdits de circulation les véhicules de catégories « Non Classés » voire Crit'Air 5 et 4 (voir plus bas).

Bon à savoir : Le site de la vignette Crit’Air propose un tableau exhaustif exposant la classification et les dates de fabrication pour les vignettes Crit'Air des autres types de véhicules (2 roues, poids lourds et autocar…).

Les véhicules exclus de la vignette Crit’air

Les véhicules, essence ou diesel, immatriculés avant 1997 sont exclus d’office du système Crit’Air et catégorisés comme « non classés ». Jugés trop polluants, ils ne peuvent prétendre à aucune vignette Crit’Air…

À retenir : Si vous possédez une voiture de collection, qui n'a subi aucune modification essentielle et dont la première immatriculation remonte à 30 ans ou plus, et que la carte grise porte spécifiquement la mention « véhicule de collection », vous êtes exempté de vignette Crit’Air. Et vous êtes autorisé à circuler partout, y compris dans les ZFE. Lors de pic de pollution (voir plus loin), il peut cependant vous être demandé de laisser ces véhicules au garage.

À lire aussi : Qu’est-ce que l’éco-conduite et comment la pratiquer ?

À quoi sert la vignette Crit’Air ?

En régulant la circulation des véhicules les plus polluants, la vignette Crit'Air encourage la réduction de la pollution atmosphérique et ses effets sur la santé publique. Et en priorité sur les agglomérations où les émissions toxiques dépassent régulièrement les normes de qualité de l'air.

Les ZFE où sont interdites certaines catégories Crit’Air

La vignette Crit'Air donne aux communes les moyens d’écarter les véhicules les plus polluants. De nombreuses municipalités, à l’instar de Paris, Reims ou Toulon, ont ainsi instauré des Zones à Faibles Émissions (ZFE), où sont interdits les véhicules de catégories « Non Classés » et Crit'Air 5, voire 4.

Dans ces ZFE, vous ne pouvez rouler ou stationner qu’avec des véhicules considérés comme les moins polluants selon leur certificat Crit’Air.

La loi Climat et Résilience exigeait par ailleurs qu’à partir du 1er janvier 2025, les véhicules identifiés par les vignettes Crit’Air 3 et supérieurs soient soumis à des restrictions de circulation dans toutes les ZFE du territoire.

Mais, dans les faits, le calendrier de mise en place de ces mesures pour 2025 varie d’une agglomération à l’autre. Cette diversité de situations locales ne facilite pas la compréhension des usagers de la route.

Pour vous y retrouver, la Matmut vous propose ce tableau synthétique :

Les collectivités peuvent établir des règles spécifiques. Certaines métropoles proposent un Pass ZFE autorisant les véhicules concernés par les restrictions à circuler malgré tout dans la zone durant un nombre limité de jours par an.

Par ailleurs, les métropoles des agglomérations suivantes prévoient la mise en place future d’une ZFE : Amiens, Angers, Annecy, Annemasse, Avignon, Bayonne, Béthune, Bordeaux, Brest, Caen, Chambéry, Dijon, Douai-Lens, Dunkerque, Le Havre, Le Mans, Lille, Limoges, Metz, Mulhouse, Nancy, Nantes, Nîmes, Orléans, Pau, Perpignan, Rennes, Toulon, Tours, Valenciennes.

Bon à savoir : Les détenteurs d’une Carte mobilité inclusion (CMI) sont dispensés du placement d’une vignette Crit’Air sur leur véhicule pour circuler dans une ZFE (article R2213-1-0-1 du Code général des collectivités territoriales).

Crit'Air et les pics de pollution

Crit'Air s’avère aussi précieux durant les pics de pollution. La vignette permet en effet aux préfets de mettre en place une circulation différenciée.

Durant un laps de temps donné – tant que dure le pic de pollution - seuls les véhicules les plus vertueux (à ce jour, ceux classés Crit'Air 0 à 3) sont autorisés à circuler. Le contrevenant s’exposant à de sévères sanctions.

À lire aussi : Les risques de la pollution de l’air pour la santé

Crit’Air et la transition énergétique

La vignette peut également être utilisée pour accorder en ville un stationnement prioritaire, voire gratuit, aux véhicules propres.

Autant de leviers pour inciter, lentement mais sûrement, les particuliers à s’équiper de voitures moins polluantes. Petite vignette… grands effets : le but est de contribuer, à terme, à mener à bien la transition énergétique.

Côté usagers, l’intérêt est plus que tangible. À condition bien sûr que vous ayez la possibilité d’investir dans un modèle électrique ou peu polluant, vous bénéficiez :

• De conditions de stationnement privilégiées ;
• D’un accès total aux Zones à Faibles Émissions ;
• De la liberté de circuler en cas de pics de pollution.

Comment obtenir votre vignette Crit'Air ?

Vous pouvez obtenir votre vignette Crit’Air très simplement, en ligne ou par courrier postal. Dans les deux cas, vous devrez régler la somme de 3,77 € (3,11 € + 0,66 € d’affranchissement) et fournir copies de votre numéro d’immatriculation et de votre carte grise.

À partir de ces données, le ministère de l’Environnement évaluera le niveau de pollution de votre véhicule pour déterminer quelle vignette Crit’Air lui correspond. Vous recevrez cette dernière sous 7 à 10 jours.

Notez qu’une fois acquise, la vignette est valable tout au long de la durée d'utilisation de votre véhicule.

Demande de vignette Crit’Air en ligne

Il s’agit de la méthode la plus simple.

Connectez-vous au site officiel certificat-air.gouv.fr. Vous aurez accès à la liste des pièces nécessaires et au formulaire à remplir en ligne.

Demande de vignette Crit’Air par courrier

Si vous êtes propriétaire d’un véhicule particulier immatriculé en France, demandez votre vignette Crit’Air par courrier en imprimant un formulaire sur le site officiel certificat-air.gouv.fr.

Envoyez votre dossier à l’adresse suivante :

Service de délivrance des Certificats Qualité de l’Air
BP 50637
59506 Douai Cedex

Une fois votre vignette Crit’Air obtenue, vous devrez la coller à l’avant du véhicule, de manière à ce qu’elle soit visible depuis l’extérieur.

Pour les voitures, camionnettes et poids lourds, l'emplacement où apposer la vignette Crit’Air  est sur la partie inférieure droite du pare-brise, à l’intérieur, avec le recto de la vignette visible de l’extérieur. Pour les deux-roues, placez-la sur la fourche.

Cette vignette est valable tout au long de la durée de circulation du véhicule.

À consulter : Qu'est-ce que la prime à la conversion ?

Vignette Crit’Air : quelle amende en cas d’infraction ?

Avant de prendre la route, renseignez-vous sur l’éventuelle présence de Zones à Faibles Émissions (ZFE) dans les agglomérations où vous êtes amené à circuler.

Si certaines d’entre elles exigent une vignette Crit’Air, veillez à en faire la demande et à l’apposer correctement sur votre véhicule.

En cas de non-respect de la réglementation, à savoir :

• Défaut de vignette Crit’Air dans une ZFE ;
• Utilisation d'une vignette frauduleuse ou illisible ;
• Apposition d’une vignette ne correspondant pas aux caractéristiques de votre véhicule ;
• Ignorance des restrictions en cas de circulation différenciée, lors d'un pic de pollution.

Vous risquez, pour une voiture, une amende de 68 € (135 € pour un poids lourd).

Négliger la vignette Crit’Air n’expose pas qu’à une amende : la sanction peut aller, le cas échéant, jusqu’à l'immobilisation du véhicule et sa mise en fourrière.

Conduire mieux, polluer moins : la Matmut vous conseille

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